Quinze mois après le rejet massif de son étude – sur
la toxicité du maïs transgénique NK603 e Monsanto – le professeur Séralini
était ce jeudi 28 novembre dernier à Bruxelles pour une conférence de presse
attendue…
Le professeur Séralini et Corinne lepage. © AFP/J Thys. |
Le silence est-il vraiment
d’or ? On peut légitimement se poser la question quand on voit le peu d’échos
que les medias ont donné à la conférence de presse du professeur Séralini à
Bruxelles ce jeudi 28 novembre. Il y venait pour faire part de son inquiétude
de voir la parution de son étude être retirée de la revue Food and Chemical Toxicology qui l’avait publié dans ses pages en
septembre 2012.
Le chercheur n’y voit là
que l’expression du lobbying – notamment celui de Monsanto (US) – pour le moins
intéressé par l’oubli, voire la disparition d’études qui pourraient mettre à
mal ses productions de semences OGM.
Mieux, le professeur a fait
part lors de sa conférence de l’entrée au sein du comité de rédaction de la
revue d’un toxicologue – Richard Goodman – ayant travaillé plusieurs années
pour la firme américaine…
Pour mémoire, l’étude de
chercheurs français menée par le professeur Séralini tentait à prouver la
toxicité du NK603, mais aussi de son herbicide associé, le plutôt décrié Roundup du même fabricant. Elle avait
été rejetée et condamnée par la majeure partie du monde scientifique comme des
institutions sanitaires à l’instar de l’Anses en France.
« Les pressions pour la “dépublication” de
l'étude du professeur Séralini montrent à quel point l’industrie des
biotechnologies est en mesure de la production scientifique elle-même »,
aura souligné l’eurodéputé française Corinne Lepage qui accompagnait le
professeur Séralini, avant d’ajouter : « On assiste à une véritable prise
de pouvoir des lobbys et c'est extrêmement préoccupant pour nos sociétés. »
Un avis d’autant plus
pertinent quand on suit les résultats de l’Observatoire de l’Europe
Industrielle (CEO), une ONG basée à Bruxelles. Dans une étude publiée il y a
quelques semaines, elle démontre que 59% des membres des groupes de travail de
l’EFSA sont en situation de conflit d’intérêts parce qu’en relation avec
l’industrie…
Sources :
• Un article paru dans le journal quotidien Le Monde (29-11-2013).
• Un article paru dans le magazine Goodplanet (fondation Goodplanet, 29-11-2013).
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