dimanche 1 décembre 2013

OGM : un enterrement de première classe pour l'étude du professeur Séralini ?


Quinze mois après le rejet massif de son étude – sur la toxicité du maïs transgénique NK603 e Monsanto – le professeur Séralini était ce jeudi 28 novembre dernier à Bruxelles pour une conférence de presse attendue…

Le professeur Séralini et Corinne lepage. © AFP/J Thys.
Le silence est-il vraiment d’or ? On peut légitimement se poser la question quand on voit le peu d’échos que les medias ont donné à la conférence de presse du professeur Séralini à Bruxelles ce jeudi 28 novembre. Il y venait pour faire part de son inquiétude de voir la parution de son étude être retirée de la revue Food and Chemical Toxicology qui l’avait publié dans ses pages en septembre 2012.

Le chercheur n’y voit là que l’expression du lobbying – notamment celui de Monsanto (US) – pour le moins intéressé par l’oubli, voire la disparition d’études qui pourraient mettre à mal ses productions de semences OGM.
Mieux, le professeur a fait part lors de sa conférence de l’entrée au sein du comité de rédaction de la revue d’un toxicologue – Richard Goodman – ayant travaillé plusieurs années pour la firme américaine…

Pour mémoire, l’étude de chercheurs français menée par le professeur Séralini tentait à prouver la toxicité du NK603, mais aussi de son herbicide associé, le plutôt décrié Roundup du même fabricant. Elle avait été rejetée et condamnée par la majeure partie du monde scientifique comme des institutions sanitaires à l’instar de l’Anses en France.

« Les pressions pour la “dépublication” de l'étude du professeur Séralini montrent à quel point l’industrie des biotechnologies est en mesure de  la production scientifique elle-même », aura souligné l’eurodéputé française Corinne Lepage qui accompagnait le professeur Séralini, avant d’ajouter : « On assiste à une véritable prise de pouvoir des lobbys et c'est extrêmement préoccupant pour nos sociétés. »
Un avis d’autant plus pertinent quand on suit les résultats de l’Observatoire de l’Europe Industrielle (CEO), une ONG basée à Bruxelles. Dans une étude publiée il y a quelques semaines, elle démontre que 59% des membres des groupes de travail de l’EFSA sont en situation de conflit d’intérêts parce qu’en relation avec l’industrie…


Sources :
• Un article paru dans le journal quotidien Le Monde (29-11-2013).
• Un article paru dans le magazine Goodplanet (fondation Goodplanet, 29-11-2013).

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire