Un an après une réforme de l’institution, quelque 59%
des experts de l’agence de sécurité alimentaire de l’Union européenne seraient
lié à l’industrie agroalimentaire.
Selon une ONG bruxelloise (Corporate
Europe Observatory, l’Observatoire de l’Europe Industrielle), près de 59 % des
experts siégeant dans les groupes de travail de l’Efsa (l’Autorité Européenne
de Sécurité Alimentaire) seraient liès de près ou de loin avec l’industrie agroalimentaire
!
L'Efsa, le gendarme européen des aliments. © DR. |
Piètres résultats parus ce
jour, 23 octobre 2013, après que l’Europe – à savoir le Parlement européen et
la Cour des comptes européenne – ait demandé, voici un an, à l’institution de
faire le ménage dans ses rangs afin de faire taire les critiques qui accusaient
l’organisme de manquer d’indépendance.
L’étude de l’ONG dénombre
460 conflits d’intérêts pour 209 experts ! Un résultat impressionnant mais qui
peut facilement s’exliquer par l’importance que représente l’Efsa aux yeux des
entreprises du secteur agroalimentaire : elle n’est ni plus ni moins que le
gendarme européen chargé d’évaluer tous les risques des substances présentes
dans l’alimentation du continent telles que les additifs ou les OGM…
En détail, si l’Efsa a mis
en place une sorte de Bible éthique qui se révèle peu suivie, elle n’est pas la
dernière institution à soutenir qu’il n’existe aucun expert indépendant, ce qui
rendrait, de facto, la présence de professionnels travaillant dans le privé
incontournable dans ses groupes de travail.
Pire, elle fait une confiance
aveugle en ses candidats qui doivent d’eux-mêmes préciser noir sur blanc la
nature de leurs contacts et intérêts dans le privé… Ces déclarations, si elles sont publiées sur le site de l'organisme (*), ne sont soumises à aucune vérification (?).
Sans parler des aspects
financiers, puisque le fait de siéger dans ces groupes reste un travail conséquent
et en aucune façon rétribué : aussi, les scientifiques rechigneraient à y siéger,
laissant la place aux lobbyistes certes compétents dans leur domaine mais peu enclins
à l’impartialité…
(*) Declaration of interests database, en langue anglaise.
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