lundi 12 novembre 2012

« Taxe Nutella » : l’huile de palme en sursis ?


Les huiles riches en acides gras saturés – comme l’huile de palme – ont encore de beaux jours devant elles en France : le projet d’amendement visant à surtaxer ces huiles vient d’être reporté aux calendes grecques…

La nouvelle est tombée ce mercredi : la commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale a repoussé l’amendement appelé depuis son dépôt par les écologistes « amendement Nutella ». Celui-ci visait à augmenter de 300 % la taxe sur l'huile de palme, ingrédient entrant notamment dans la composition de la fameuse pâte à tartiner Nutella.
L’idée pourtant soutenue en amont semblait pourtant intéressante : envoyer « un signal à destination des industries agroalimentaires pour qu'elles substituent à ces huiles de nouvelles compositions plus respectueuses de la santé humaine ».

En cause ? L'huile de palme qui serait aujourd’hui dangereusement à la mode pour ses très nombreux avantages dont jouissent par son usage les industriels de l’agroalimentaire :
- elle renforcerait le craquant et le croustillant de certains aliments ;
- elle permettrait d’allonger la durée de vie d'autres produits par ses vertus anti-oxydantes ;
- elle apporterait une texture fondante (type Nutella) ;
- et, cerise sur le gâteau, elle ne nuirait pas à la saveur de tous les produits qui l’intègrent dans leur recette. Autant dire tout de suite en quelques mots : la plus grande part d’entre eux !
Adrien Gontier, jeune strasbourgeois étudiant en chimie, avait traqué pendant un an l'huile de palme sur les étiquettes des produits qu'il achetaient, et s'était aperçu qu'elle était camouflée sous de très nombreuses appellations.

Les membres de la commission auraient-ils été influencés par nos voisins danois qui, voilà quelques jours, ont abandonné leur taxe sur leurs produits gras instaurée en 2011. La raison de cet abandon ? Une fiscalité jugée au bout de deux ans inefficace dans la lutte contre les raisons de augmentation du nombre de personnes obèses au Danemark.

Que reste-t-il de tout ceci aujourd'hui ?
Une demi-mesure, une de plus, jetée à la poubelle : pour limiter l’absorption d’un produit jugé nocif pour la santé, rien de tel que son interdiction, non ?
- tout le monde commençait à regarder du côté de son porte-monnaie pour savoir combien allait lui coûter son « Nutella »… Or, cette taxte était censée être un avertissement aux industriels pour qu’ils trouvent une alternative à cette graisse qui pose d’autres soucis sociétaux et économiques, et non pas de stigmatiser les consommateurs…
Maintenant, reste à savoir si quelqu'un, type "lanceur d'alerte" ou un politique courageux, relancera la question… En attendant, bonnes tartines !

(*) Une taxe de 2,25 €/kg de graisse saturée sur tous les produits vendus contenant plus de 2,3% de ces graisses dans leur composition.

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