Les
huiles riches en acides gras saturés – comme l’huile de palme – ont encore de
beaux jours devant elles en France : le projet d’amendement visant à
surtaxer ces huiles vient d’être reporté aux calendes grecques…
La
nouvelle est tombée ce mercredi : la commission des Affaires sociales de
l'Assemblée nationale a repoussé l’amendement appelé depuis son dépôt par les
écologistes « amendement Nutella ». Celui-ci visait à augmenter de 300 % la taxe sur l'huile de palme, ingrédient entrant notamment dans la composition de la fameuse pâte à tartiner
Nutella.
L’idée
pourtant soutenue en amont semblait pourtant intéressante : envoyer « un
signal à destination des industries agroalimentaires pour qu'elles substituent
à ces huiles de nouvelles compositions plus respectueuses de la santé
humaine ».
En
cause ? L'huile de palme qui serait aujourd’hui dangereusement à la mode
pour ses très nombreux avantages dont jouissent par son usage les industriels
de l’agroalimentaire :
-
elle renforcerait le craquant et le croustillant de certains aliments ;
-
elle permettrait d’allonger la durée de vie d'autres produits par ses vertus
anti-oxydantes ;
-
elle apporterait une texture fondante (type Nutella) ;
- et, cerise sur le gâteau, elle ne nuirait pas à la saveur de tous les produits qui l’intègrent dans leur
recette. Autant dire tout de suite en quelques mots : la plus grande part
d’entre eux !
Adrien Gontier, jeune strasbourgeois étudiant en chimie, avait traqué pendant un an l'huile de palme
sur les étiquettes des produits qu'il achetaient, et s'était aperçu qu'elle
était camouflée sous de très nombreuses appellations.
Les
membres de la commission auraient-ils été influencés par nos voisins danois
qui, voilà quelques jours, ont abandonné leur taxe sur leurs produits gras
instaurée en 2011. La raison de cet abandon ? Une fiscalité jugée au bout
de deux ans inefficace dans la lutte contre les raisons de augmentation du
nombre de personnes obèses au Danemark.
Que reste-t-il de tout ceci aujourd'hui ?
Que reste-t-il de tout ceci aujourd'hui ?
- Une demi-mesure, une de plus, jetée à la poubelle : pour limiter
l’absorption d’un produit jugé nocif pour la santé, rien de tel que son
interdiction, non ?
- tout le monde commençait à regarder du côté de son porte-monnaie pour
savoir combien allait lui coûter son « Nutella »… Or, cette taxte
était censée être un avertissement aux industriels pour qu’ils trouvent une
alternative à cette graisse qui pose d’autres soucis sociétaux et économiques, et non pas de stigmatiser les consommateurs…
Maintenant, reste à savoir si quelqu'un, type "lanceur d'alerte" ou un politique courageux, relancera la question… En attendant, bonnes tartines !
Maintenant, reste à savoir si quelqu'un, type "lanceur d'alerte" ou un politique courageux, relancera la question… En attendant, bonnes tartines !
(*)
Une taxe de 2,25 €/kg de graisse saturée sur tous les produits vendus contenant
plus de 2,3% de ces graisses dans leur composition.
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