mercredi 26 décembre 2012

Un Noël sous le signe de l’huile de palme ?


De petits écarts pour les fêtes ? Sûrement, tant les tentations sont nombreuses, notamment quand surgissent papillottes, crottes en chocolat et autres boîtes garnies…

L’huile de palme est omniprésente dans notre alimentation et ce tout au long de l’année. Et la « trêve hivernale » concerne bien des secteurs mais pas celui de l’alimentation. Alors, si vous voulez abuser des chocolats de Noël sans pour autant doubler votre absorption d’huile de palme, évitez les chocolats fourrés.

© J Frizot.
Faîtes l’expérience dès aujourd’hui, et vous verrez que toutes les marques de chocolat présentes dans les grandes surfaces ne lésinent pas sur les huiles végétales.
Si une directive européenne entrée en vigueur en 2000 interdit aux fabricants de chocolat d’utiliser autre chose que du beurre de cacao dans leurs compositions, les chocolats vendus se composent bien souvent d’un « cœur » – qui concerne le fourrage – et d’une couche externe, dit « enrobage »… Or, la directive supranationale ne légifère que sur l’enrobage ! Une petite nuance qui, bien sûr, n’aura pas échappé aux industriels…
Maintenant, pas question de les montrer du doigt : sur le sujet, ces professionnels profitent d’une législation bien indécise, et c’est là que le bas blesse.

Source : www.consommerdurable.com

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lundi 17 décembre 2012

« Climats » bourguignons à l'Unesco ? 2012, une année mitigée


Une nouvelle année s’achève pour le dossier d’inscription au Patrimoine mondial de l’Unesco des « climats » du vignoble bourguignon. Petit retour sur les quelques faits marquants de l’année.

A l’enthousiasme du début d’année succède un léger scepticisme dans les rangs des nombreux soutiens au dossier bourguignon. Certes, et plus que jamais, la mobilisation reste de mise pour soutenir l’inscription au Patrimoine mondial de l‘Unesco des « climats » du vignoble bourguignon, mais deux nouvelles ont tout de même remué la région, toute acquise à cette cause.
Petit retour sur le début d’année : en janvier dernier, le Ministère de la Culture sélectionnait le dossier des « climats » pour être présenté au Comité du patrimoine mondial, pensait-on alors, vers juillet 2013.
Mais voilà, en juin dernier, et à la demande de l’Unesco, la France retardait d’un an l’examen du dossier de candidature bourguignon.

Et voilà quelques semaines, la Champagne déposait auprès des membres du Comité national des biens français un volumineux dossier afin que le paysage champenois rejoigne la liste des quelque 936 sites déjà classés dans le monde ! Une première étape dans la course de fond en vue de l’éventuel classement qui pourrait, avec cette année de report du dossier bourguignon, redistribuer les cartes dans les couloirs feutrés de l’Unesco…

mercredi 12 décembre 2012

La résurrection de la « coucou »


BRETAGNE : LE PAYS RENNAIS

A l’approche des fêtes de fin d’année, petite visite en pays rennais à la coucou, tendre volaille méconnue qui a toute sa place dans ni assiette.

Rennes, douzième ville de France, métropole de la Bretagne, irrigue de ses activités un large bassin, en fait une vaste dépression, qui offre aux visiteurs toute la variété du patrimoine breton des marches…
Loin des enclos paroissiaux de l’extrémité finistérienne, le pays rennais constitue un ensemble de jolis villages, lotis au milieu d’une campagne parsemée de belles demeures seigneuriales, de beaux manoirs, mais aussi d’églises originales et autres croix de cimetière. Au cœur de cette belle province, sa capitale, la ville de Rennes, hélas malmenée par l’Histoire. En 1720, l’incendie qui se déclenche dans une boulangerie embrase tout le centre de la cité pendant pas moins de… six jours ! Les habitations étant alors pour leur plus grande partie en bois, la ville est au trois quarts détruite.
Il n’en reste aujourd’hui qu’un bien modeste pâté de maisons de style médiéval… La reconstruction s’effectue promptement. Les édiles locaux interdisant toute construction en bois, la ville se pare de belles et larges rues à angles droits dans un style résolument moderne, où le granit domine. Mais telle une malédiction, c’est encore le feu qui vient nuire à la belle bretonne : dans la nuit du 4 au 5 février 1994, un incendie ravage le bâtiment du Parlement, miraculeusement épargné par les flammes de 1720.
Rennes et son pays, endurci aux épreuves et résolument prompt au renouveau ? Peut-être. C’est en tous les cas ce genre de démarche de résurrection dont bénéficie la coucou de Rennes, un gallinacé menacé que des producteur remettent au goût du jour depuis plus d’une dizaine d’années.
Des animaux bagués pour le marché
Au XIXe siècle, cette volaille semble omniprésente dans la campagne rennaise, cuisinée par toutes les familles qui possède une basse-cour mais aussi celles qui l’achète sur les étals des marchés locaux. Comme bien des espèces animales ou des variétés de fruits et légumes, la bête n’échappe pas à la course technologique et à la productivité de l’Après Guerre. La plupart des exploitants s’imagine chefs d’entreprises poussées dans leurs ultimes rendements. La coucou de Rennes s’efface alors face à des espèces de volatiles de croissance plus rapide !
C’est par la culture que vient le salut du gallinacé : l’Ecomusée de Bretagne semble porter un intérêt croissant à l’animal au fur et à mesure que ses recherches demeurent infructueuses. La coucou aurait-elle disparue sans crier gare ?
Non… Une poignée de spécimens est découverte dans la banlieue rennaise et l’Ecomusée lance l’initiative de relancer sa production moribonde avec quelques agriculteurs. Pour cela, rien de telle qu’une image de qualité, celle par exemple de l’élevage traditionnel. Celui-ci exclut les farines de viande et de poissons, les OGM, les antibiotiques et les hormones de croissance. Les animaux sortis sur le marché seront aussi bagués, pour les dissocier de leurs concurrents. Et les efforts finissent par payer : la chair au léger fumet de noisette de l’animal séduit les restaurateurs qui trouvent dans cette viande blanche nombre d’atouts pour leur grande cuisine.

Julien Frizot - journal Le Bien Public - Quartier Libre n° 269 (du 23 au 29 décembre 2005).

mercredi 5 décembre 2012

Saussignac : et David devint Goliath…


AQUITAINE : LE BERGERACOIS

Le modeste vin blanc de Saussignac vient d'acquérir ses hautes lettres de noblesse qui lui permettent de rivaliser avec son encombrant voisin monbazillac. Chronique périgourdine d'un vin en devenir…

En aval du Périgord noir et du Sarladais, la vallée de la Dordogne s'évase largement, laissant assez de place pour les cultures maraîchères sur ses berges. Les coteaux sont envahis par la vigne, par les vins pécharmant au nord, les bergerac au sud. C'est de ce côté. là, tournant le dos au sud, que naissent deux des meilleurs vins de ce Périgord pour qui apprécie les liquoreux : le monbazillac, d'abord, le plus médiatique, situé à deux pas de la capitale, locale, Bergerac, et le saussignac, son très proche voisin géographique, beaucoup moins connu mais largement aussi bon. Si le premier roule des mécaniques avec son superbe château dont la belle silhouette, devant les alignements de sarments, illustre tous les guides de la région, Saussignac n'est qu'une modeste commune qui coule des jours paisibles en cette région bénie des dieux. Et ce à plus d'un titre, puisque sur le levant, la commune est accolée au vignoble de Monbazillac, donc, et sur le couchant, par celui de Sainte-Foy (vins du Bordelais).
Pour faire simple, il était une fois un vignoble, objet de nombreuses louanges dont celles de François Rabelais dans son Pantagruel, dont le vin souffrait de l'omniprésence envahissante de son puissant voisin. Si les décrets du 9 octobre 1956 - reconnaissant partiellement le terroir - et du 25 janvier 1967, donnant droit aux viticulteurs de mentionner sur leurs étiquettes « Côtes de Bergerac-Côtes de Saussignac » permettaient à ce vin d'exister, ils ne donnaient pas pleinement satisfaction aux producteurs. Ceux-ci organisèrent leur émancipation en obtenant, par le décret du 28 avril 1982, que leurs vins blancs moelleux portent le nom de Saussignac.
Des vins de grande finesse
Naquit ce jour un nouveau vignoble, légitimement posé sur quatre communes (Gageac-Rouillac, Monestier, Razac de Saussignac et Saussignac) comptant 903 hectares de vignes blanches. Mais que propose ce vin par rapport à son voisin ? Ce vin AOC est avant tout un blanc né de l'assemblage des cépages sémillon, sauvignon, muscadelle, ondenc et chenin blanc. Ce breuvage puise dans ces derniers de l'amplitude et une richesse d'arômes comme le tilleul ou le pamplemousse… L'affaire aurait pu en rester là, si les producteurs n'avaient pas pris conscience du potentiel de leur vin : ils amorcent de fait un sérieux tournant au début des années 1990. Après plusieurs années d'expérimentation, ils mettent en évidence les capacités du saussignac à devenir un vin blanc liquoreux. Leur syndicat (C.I.V.R.B) décide alors de défendre le dossier auprès de l'INAD. Jusqu'en 2004, les viticulteurs produisent un vin liquoreux par dérogation de l'institut, une dérogation accordée à tous les producteurs démontrant des degrés naturels conformes aux normes des liquoreux et avec interdiction de chaptaliser (ajouter du sucre, une grande première en France depuis février 2005). Les vins de Saussignac passaient dans un autre univers, une autre finesse développant des arômes d'acacia, de pêche, voire de chèvrefeuille : ils deviennent alors des vins de bonne garde (5 à 10 ans), mais guère au-delà. Ce sont aussi des vins à boire jeunes, toujours avec modération.
Le millésime 2005 sera donc le premier de cette nouvelle ère officialisée par décret à pouvoir circuler dans la cour des grands liquoreux au même titre que le monbazillac. Et les choses ne devraient pas en rester là puisque l'INAD et le syndicat travaillent en ce moment à la révision de l'aire de production.

Julien Frizot – Le Bien Public – Quartier libre n°260 (du 21 au 27 décembre 2004).

samedi 1 décembre 2012

Les légumes d’antan sont de retour, sur France 5


Dimanche 2 décembre 2012, France 5 diffuse un documentaire sur le retour dans nos assiettes de légumes il y a encore peu oubliés ou relégués.

Panais, cerfeuil tubéreux, pâtisson, rutabaga, topinambour : ces noms de légumes ne parlent pas à nos jeunes générations post soixant-huitardes.
Synonymes de privations pour nos grands parents, elles avaient été délaissées après-guerre et font leur retour depuis quelques années dans nos assiettes sous l’impulsion de grands chefs.
France 5 leur accorde un documentaire dans la série « le doc du dimanche » sous le titre : « légumes d’antan, retour gagnant »

On reste admiratif devant la diversité de ces oubliés qui resurgissent du passé pour mieux séduire nos papilles. Pour les observateurs de nos tendances ? Une nouvelle preuve du réel besoin qu’expriment les consommateurs d’un retour à l’authentique. Leur retour aiguise hélas les appétits de la grande distribution, toujours prête à la découverte de nouveaux marchés pourvus que ceux-ci se conjuguent en euros.
Telle est la démonstration simple et efficace de ce reportage qui hélas laisse peu d’espoir sur l’issue de cet engouement : en témoigne la dégustation de deux tomates « cœur de bœuf » par un chef étoilé, une variété très « à la mode l’été dernier sur les marchés », l’une authentique, l’autre de grandes surfaces. Devinez qui l’emporte ?... La première, bien sûr, fondante et goûteuse mais non sans laisser un peu d'amertume en bouche : la grande distribution va-t-elle une fois de plus tuer dans l'oeuf l'essor de ces légumes d'antan à trop vouloir écouler des hybrides insipides ?  

France 5, dimanche 2 décembre à 20h35 : « légumes d’antan, retour gagnant »