vendredi 25 janvier 2013

Les vignobles retoqués pour leur inscription au patrimoine mondial en 2014


La Grotte Chauvet et les Volcans d’Auvergne : voilà les deux dossiers que la France présentera à l’Unesco. Les Climats de Bourgogne et le paysage culturel de Champagne n'y figurent donc pas.
Malgré la déception, la mobilisation continue… pour 2014 !

© J. Frizot.
Il n’y aura pas de vignobles français inscrits cette année à la liste prestigieuse des sites classés du patrimoine mondial de l’Humanité par l’Unesco. Côté bourguignon, on accuse le coup : en janvier 2012 déjà, retenus par l’Etat français, les deux dossiers des climats du vignoble de Bourgogne et la Grotte Chauvet avaient vu l’examen de leur dossier repoussé d’un an par le Centre du Patrimoine mondial, pour compléments.
Au printemps 2012, les règles du jeu ont été changées dans le processus de désignation des candidatures nationales en lice pour le prestigieux classement. Face à  une certaine « surreprésentation » des biens culturels en Europe, l’Unesco introduisait en effet une règle visant à limiter le nombre de présentation par pays. Ils se limitent aujourd’hui à un site culturel et à un site naturel par an, exception faite des paysages culturels.
Or, si le site des Volcans d’Auvergne peut être présenté sur la liste des sites naturels et les paysages de Champagne sur celle des paysages culturels, la Grotte Chauvet et les climats de Bourgogne jouaient dans la même cour, celle des lieux appartenant à la catégorie des sites culturels.

Aussi, la France vient-elle de trancher il y a quelques jours entre les quatre excellents dossiers pour ne retenir que la Grotte Chauvet et les Volcans d’Auvergne, un site culturel et un autre naturel…
En Bourgogne, point de découragement, mais une mobilisation qui regarde déjà vers janvier 2014 pour une inscription en 2015…

(site du Ministère de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie).

Source : le journal Le Bien public.

samedi 19 janvier 2013

Le plaidoyer d'Aymeric Caron contre l’industrie de la viande, une imposture ?


Dans son nouvel ouvrage intitulé « No steak » qui est paru ces derniers jours, le journaliste Aymeric Caron s’insurge contre les dérives et mensonges de l’industrie de la viande. N'y aurait-il pas là un petit air de déjà vu ?

On ne pouvait guère attendre autre chose d’un journaliste qui affirme haut et fort, depuis qu’il gravite sous les projecteurs de la scène télévisuelle française, son très net penchant végétarien :
- Les animaux (veau, vaches, cochons mais aussi poules…) sont maltraités par les industriels qui nous les servent ;
- Leur puissant lobbying nous fait avaler depuis longtemps que viande = protéines, et donc que cet aliment est indispensable à notre régime alimentaire ;
- A la vitesse où se peuple la terre, cette production est caduque d’ici quelques décennies et il faut trouver d’autres pistes et d’urgence ;
- tous ces animaux souffrent d’une mise à mort que la législation hexagonale tente de rendre plus humaine sans parvenir à rassurer les associations de lutte contre les souffrances infligées aux animaux d’élevage ;
- Cette industrie de production carnée est aussi polluante et immorale qu’elle coûte cher, notamment en France (on parle en milliards d’euros de soutiens à la filière)…
Voilà quelques-uns des points abordés par le journaliste qui passe ici au vitriol un secteur que l’on connaissait déjà peu vertueux et prompt au lobbying…

Au final, un beau pamphlet qui fait avancer le débat ? Une belle initiative littéraire ? Cocorico ?
Le bon côté de la Force me susurre l’idée qu’il n’y aura jamais assez de livre pour dénoncer ces états de fait.
Le côté obscur ? Que l’Américain Jonathan Safran Noer a déjà mis les pieds dans le plat en 2009 avec son brillant ouvrage intitulé, (surprise) « Faut-il manger les animaux », pas ou peu connu en France, mais un véritable best-seller outre-Atlantique !
Pendant ce temps-là, sur les plateaux TV, on continu de faire croire au public que les Frenchies sont décidément les rois de la sauvegarde de la bonne bouffe !


Carte d’identité :
Auteur : Aymeric Caron
Parution : 16 janvier 2013

Editeur : Fayard
Pages : 360
Format : 21,6 x 14 cm
ISBN : 978-2213661537
Prix : 19,00 €

lundi 14 janvier 2013

L’aspartame jugé sans danger


Dans une version préliminaire de son évaluation, l’EFSA (Autorité européenne de sécurité des aliments), estime l’aspartame sans danger. De quoi animé le débat sur un sujet déjà bien animé.

Le 8 janvier dernier, l’EFSA (Autorité européenne de sécurité des aliments) a rendu publique la version préliminaire de l'évaluation que lui a demandé la Commission européenne sur l'innocuité de l'aspartame. Pour cet organisme, ni les données recueillies ni les études déjà menées par d’autres pays ne justifient aujourd’hui ni un retrait de cet additif sucrant, ni une révision de la dose journalière admissible (DJA) aujourd'hui fixée à 40 milligrammes par kilo de poids corporel et par jour (mg/kg/d).
© Mutualité Française.
Il ne s’agit pas là d’un avis définitif, les données de cette étude étant pour l’heure soumises à une consultation publique en attendant que l’Autorité ne statue, au printemps, définitivement sur l’avenir de l'édulcorant.

Pour le moment, cet avis de l’EFSA fait fi des conclusions des trois études de longue durée menées sur le rat et la souris entre 2006 et 2010. Celles-ci avaient alors suggéré des effets cancérogènes de l'aspartame. Les trois publications étaient issues de l'Institut Ramazzini (Bologne, Italie). Voilà pour la mauvaise nouvelle.
La bonne ? A l'origine, la dangerosité de l’aspartame ne devait être réévaluée qu'en 2020, mais la trop vive polémique lancée entre autres par ces études a conduit Bruxelles à demander aux experts européens un rapprochement de calendrier.

L'EFSA estime que certaines failles méthodologiques rendent peu crédibles les résultats des études menées jusqu’à présent, même si la haute autorité reconnaît « un risque pour les femmes enceintes atteintes de phénylcétonurie (l'incapacité à dégrader la phénylalanine issue de l'aspartame). »
Rendez-vous donc au printemps pour savoir de quel côté penchera la balance, même si pour l’heure, les industriels viennent indéniablement de remporter une première bataille…
Celle de la toxicité, restera alors à savoir quel bénéfice apporte l'aspartame, vendu auprès du public comme le remède contre la prise de poids…

Source : le journal Le Monde

jeudi 10 janvier 2013

Une étude à paraître sur les peurs alimentaires en France

L’institut CSA devrait publier en mars 2013, une étude sur les peurs alimentaires et les leviers de la confiance en France. Un regard attendu sur nos comportements depuis une décennie à l’heure où les consommateurs sont de plus en plus soucieux de leur alimentation…


Réalisée en souscription en partenariat avec les agences de communication Linkfluence et Protéines, l’étude à paraître sur la sécurité des aliments et les peurs liées à nos consommations mêlera approche sur l’opinion des Français mais aussi un regard historique et « technologique », à travers les discours circulant sur le web.

© Fotolia - Auremar.
« Les vingt dernières années ont été jalonnées de crises alimentaires qui ont conduit les consommateurs à modifier au plus fort de la crise leurs habitudes alimentaires, «  souligne l’institut en préambule de la présentation de ce projet.
Mais, cette succession de crises a-t-elle installé une défiance à l'égard des aliments ?
Comment les attitudes et comportements des consommateurs français se structurent : typologie des Français sur le thème de la sécurité des aliments ?
 Quels sont les risques perçus, les sources d'inquiétudes latentes et les leviers de réassurance ?
 La jeune génération née et éduquée dans ce contexte se différencie-t-elle par ses opinions et ses attitudes des seniors, de leurs parents… ?
Voici les grandes questions auxquelles cette étude se proposera de répondre en évaluant les nouveaux comportements dans une approche quantitative (par catégorie de produits, le degré de confiance envers les acteurs, pays, labels…) et « netnographique » à travers l’analyse des prises de parole émergeant sur les réseaux sociaux social sur les questions de sécurité alimentaire.

Source : L'Institut CSA.

mercredi 9 janvier 2013

Le cardon, pur produit de région


RHONE-ALPES : LE LYONNAIS

Peu présent sur nos tables, le cardon reste néanmoins un hôte incontournable des marchés lyonnais en ces temps hivernaux. Cet enfant maraîcher du pays lyonnais  est ici chez lui, et sous bonne garde.

C’est du côté de Vaux-en-Velin, dans les limites du Grand Lyon, que nous conduit ce sujet légumier peu ordinaire. Des maraîchers aux portes des villes, plus ou moins grandes, il y en a partout dans l’Hexagone. Mais ceux de Vaux-en-Velin ont la particularité de s’être battus. D’avoir lutter pour conserver une tradition locale, celle de la culture du cardon, légume d’hiver typique du Lyonnais, tout comme du Dauphoiné et, non loin, de la plaine de Genève, côté helvète.
© Di Nolfi.
D’abord, qu’est le cardon ? Il s’agit d’une espèce voisine de l’artichaut dont on trouve plusieurs types. Le blanc, destiné à la vente aux premières fraîcheurs de l’automne, et le vert, qui possède un bon potentiel de conservation durant l’hiver.
C’est aussi un légume à côtes, à ne pas confondre avec la bette à carde. En deux mots et pour faire savant, il s’agit de la variété cynara sauvage.
Quoiqu’il en soit, il est question d’une espèce botanique méditerranéenne connue depuis l’Antiquité et qui connaît un regain d’intérêt à la Renaissance, puis au XVIIe siècle, grâce à l’attention que lui porte un certain Olivier de Serres, agronome. Celui-ci ne désigne-t-il pas d’ailleurs, depuis son Ardèche où il mène ses travaux, le Lyonnais comme « le vrai pays de la carde » ?
En vinaigrette ou gratiné
Côté cultural, le cardon est semé durant la seconde quinzaine de mai, dans une terre de préférence très riche, la bête étant très vorace et appauvrissant facilement les sols les mieux constitués. Mais toute la plante ne verra pas forcément la lumière du jour : la sélection reste très rude puisque les maraîchers ont coutume de couper tous les rejetons de plantules trop faibles pour ne laisser que les plus vigoureux s’épanouir. Le résultat en illustre l’efficacité : le cardon affiche un bon mètre de haut au mois de septembre où, selon sa variété, il est récolté. Mais il n’en est pas pour autant consommable en l’état.
On ne mangera d’ailleurs que les côtes, autrement appelées pétioles, cette base étroite de la feuille que l’on aura pris soin de débarrasser du reste, trop amère pour faire l’affaire… On retire alors certaines nervures trop importantes avant de débiter les pétioles en morceaux et de les disposer dans de l’eau bouillante.
Pour ce qui est de l’accommodement, certains aiment les cardons crus, en vinaigrette, d’autres les apprécient blanchis et gratinés, ou encore en sauce à la crème… Affaire de goût.

Julien Frizot – journal Le Bien Public – Quartier libre n°221 (du 21 au 27 janvier 2005).