mardi 26 février 2013

Coca-Cola : « y’a qu’là vérité qui blesse ! »


Derrière cette boutade digne d’une cour de récréation se cache une vérité : la suppression par la firme d’Atlanta de ses crédits publicitaires auprès de France Télévision pour l'année 2013… La démocratie à l'américaine ?

Coca : "zéro calorie" ? Non, zéro pointé !
L’affaire a été révélée par Le Canard Enchaîné : vivement contrariés par la diffusion, le 8 janvier dernier, du reportage intitulé « Coca-Cola et la formule secrète », sur France 2, les responsables de Coca-Cola France ont décidé non seulement de s’en plaindre auprès le PDG du groupe France télévision, Rémy Pfimlin, mais aussi de priver les chaînes publiques de ses pubs !
Une sanction radicale qui en dit long sur les principes de la firme et sur sa vision de la liberté d’expression…

mercredi 20 février 2013

L’armagnac : le breuvage des magiciens d’Eauze


MIDI-PYRENEES : BAS-ARMAGNAC

Quoi de meilleur qu’un bon armagnac pour « supprimer les maux de tête surtout ceux provenant du rhume » ? C’est en tout cas ce que préconisait un certain Vital Dufour, médecin en … 1260.

On connaît le Périgord noir pour la richesse de son patrimoine et de sa gastronomie, un bel écrin pour la ville non moins fameuse de Sarlat-la-Canéda.

Plus au sud, il y a aussi un Armagnac noir, autrement appelé le « Bas-Armagnac » coincé entre les Landes et le pays d’Auch, niché au cœur du Gers et des marches du Béarn. Ce qualificatif de « noir » trouve son origine dans l’importance des frondaisons des forêts de pins, hêtres et chênes, qui assombrissent les landes. A ces nuances de verts, l’homme en a ajouté une autre, celle de la vigne qui produit ici des vins destinés à la distillation, car nous sommes ici en terre d’eau-de-vie d’Armagnac, l’un des produits phares du Sud-Ouest.

© www.armagnac.fr
Il n’y a qu’à circuler autour des bourgades d’Eauze, Nogaro ou encore Gabarret pour découvrir l’emprise de cette activité sur la région : les terres sont à perte de vue couvertes de vignes, à l’instar du Bordelais, tout proche, mais surtout du Cognacais.
Une AOC sur trois zones géographiques
Comme ces deux terroirs, l’Armagnac bénéficie d’un décret d’Appellation d’Origine Contrôlée, daté du 25 mai 1909. Ce décret, dit Fallière, précise trois zones de production de l’armagnac : le Bas-Armagnac qui nous intéresse aujourd’hui, autour d’Eauze (57 % de la surface de l’appellation) ; le Haut-Armagnac, situé à l’est du Gers et à l’ouest du Lot-et-Garonne, puis l’Armagnac Ténarèze (40 % des surfaces), au nord du Gers en direction du Lot-et-Garonne.


Quant aux points communs avec l’autre pays de l’eau-de-vie de la région, le Cognac ? Des cépages comme le colombard ou l’uni blanc, une rivière qui traverse le pays, ici la Garonne, là-bas la Charente. Mais aussi des spécificités, comme ces cépages qui interviennent pour portion congrue dans l’élaboration de l’armagnac mais souligne un caractère particulier : clairette de Gascogne, graisse, jurançon et maurac blanc… Autre détail : l’alambic ! Dans l’Armagnac, sa forme fait l’objet d’un brevet depuis des siècles !



Julien Frizot – Le Bien public – Quartier libre n° 168 (du 16 au 22 février 2004).

jeudi 14 février 2013

Affaire « Findus » : ne pas confondre vitesse et précipitation


EDITO
Alors que les médias évoquent les premières mises en cause suite aux investigations de la DGCCRF (la Direction Générale de la Concurrence, de la consommation et de la Répression des Fraudes), faisons un petit point sur ce scandale « Findus », du nom de cette entreprise britannique qui aura osé dénoncer une fraude alimentaire, quitte à ternir dans un premier temps son image, …

Que d’amalgames et de confusion dans ce début d'affaire :
- d’abord, à écouter les uns et les autres, le problème venait de Roumaine. Délit de faciès ? Presque : on a senti poindre des sous entendus sur les origines très douteuse de viandes d'un pays de l'ex bloc de l'Est qui prenait une fois de plus la silhouette du coupable idéal ;
- Ensuite, on a commencé à voir sur certaines chaînes télévisées, aux horaires de grande écoute, des images d’archives des années 1990 montrant ces pauvres vaches titubantes au cerveau réduit en éponge. Autre amalgame, il n’a jamais été question, et ce dès les premières minutes de l’affaire de viande de cheval, que d’une tromperie sur la marchandise et non d’une crise sanitaire !
- Et puis tout le monde de s’étonner des circuits pris par des marchandises fragiles et périssables qui nous mènent d’un bout à l’autre de l’Europe, multipliant les intermédiaires, et donc les éventuels risques (escroquerie, hygiène,…). « Pourquoi faire simple quand on peut faire compliquer, pourvu qu’on gagne des sous », objecte la grande distribution… Il faut bien que tout le monde vive en cette période de disette pour ne pas dire… de vache maigre ;
- On a vu aussi des agriculteurs aux portes de leur tabulation trembler de peur en pensant que les populations urbaines allaient peut-être bouder leur viande bovine - alors qu'au contraire, les gens vont privilégier les circuits courts - et s’offusquer que l’on parte chercher si loin une production que l’on a chez nous ( ?).

Bref, le début de la crise aura été pour le moins cacophonique…

Embarrassés que l’on divulgue ainsi au grand jour leurs combines, les professionnels de la filière promettent de leur propre initiative de faire plus de tests, mais a-t-on, par exemple, vu la finance radicalement changer leurs habitudes après les crises financières de ces dernières années ?

Heureusement, pour le moment, à la question « à qui profite le crime ? », la réponse est surprenante : aux associations caritatives qui récupèreraient bien ces dizaines de plats enlevés des linéaires des grandes surfaces, ça changerait des conserves !

mercredi 13 février 2013

Opération séduction : adoptez un homard !

Trop longtemps pêché au large, le homard se fait rare à l’Ile de Ré. La Communauté de Communes a donc décidé - et ce grâce au financement de l’Écotaxe – de lancer un programme scientifique de réintroduction du homard aux abords des côtes.



Réimplanter l’animal dans son milieu naturel, mais surtout dans des zones protégées interdites à la pêche au large. Tel est le projet lancé par la Communauté de Commune du pays rétais qui souhaite pour le coup associer la population à son projet.
Elle a décidé de développer pour cela une idée qui saura séduire les plus jeunes : permettre à qui le souhaite… d’adopter un homard ! Gratuitement, et ce jusqu’au 20 avril 2013, chacun peut remplir un formulaire disponible dans un petit guide pratique téléchargeable et le retourner à Saint-Martin-en-Ré.

L’idée pour la collectivité, aussi insolite que pédagogique : permettre à quelque 2 000 à 2 500 petits homards d’être réintroduits par an et cela une fois par an sur 5 ans minimum.
Une belle contribution au maintien de la biodiversité et au maintien de l’environnement, mais aussi une communication originale sur les dommages subis par certaines espèces en raison de la dégradation progressive du milieu océanique… les objectifs sont aussi simples que louables, même si les parrains et autres marraines en devenir ne croiseront jamais leur pupille même s’ils peuvent choisir le sexe et le nom sur le formulaire…

Une idée ludique de repeuplement d'un espace victime de la surpêche… 

lundi 11 février 2013

Coca-Cola : le secret de la recette résiste au temps… et aux curieux


Quand la journaliste Olivia Mokiejewski vient chatouiller la firme la plus connue de la planète, la multinationale Coca-Cola…

© Coca-Cola.
Certains ont écrit des livres sur le sujet. Olivia Mokiejewski, quant à elle, préfère les images. Et celles-ci sont implacables, diffusées dans le cadre de l'émission Infrarouge, sur France 2. Avec ses questions percutantes, ses chiffres bien avancés et son investigation qui la pousse au quatre coins de l’Amérique du Nord, la petite frenchie ne s’en laisse pas conter…
Pendant plus un peu moins d’une heure, la jeune femme balade son spectateur d’un spécialiste à l’autre, d’un indigné à l’autre, en tentant de dresser la liste des ingrédients de la boisson qui, dans certains pays, est plus consommée que… l’eau !

Discours prudent et convenu de la firme qui rejette ses responsabilités sur les consommateurs, dénonciation sans équivoque des détracteurs du soda le plus énigmatique de tous les temps… On suit avec intérêt les pérégrinations de cette « emmerdeuse »jusqu’à l’assemblée générale de la firme où elle apostrophe le grand patron de l’entreprise d’Atlanta…

Au final ? Un régal, dommage que cette enquête ait déjà un goût de déjà lu/vu, tant les sujets de ce genre sont légions et leur évocations salutaires…

Lire sur le même sujet :

jeudi 7 février 2013

Saint-marcellin : vacherie de fromage


RHONE-ALPES : LES CHAMBARANS

En bordure de vallée, du côté de Saint-Marcellin, le fromage au lait de vache fait corps avec la petite cité éponyme. Parcours d’un produit qui, du temps du roi Louis le onzième, coexistait avec les loups.

Pour qui aime les villages esseulés blottis au fond des vallons et les vastes frondaisons obscures, les Chambarans sont une région idéale. Hélas, les terres de ce plateau argileux le sont moins : tout à la fois acides et glaiseuses, elles sont impropres à nombre de cultures. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si les Antonins s’installèrent dans ces lieux dès le XIe siècle pour accueillir dans leur abbaye les malades rejetés des villes, qu’il s’agisse des populations atteintes de la peste ou du mal des ardents (le feu de Saint-Antoine). A l’époque, ces terres sont en revanche infestées de loups, ours et autres sangliers, et leur traversée est des plus périlleuses.

© DR.
Aujourd’hui, tous ces quadrupèdes ont laissé la place à d’autre, à la bonhommie réputée : des vaches y produisent en effet le lait nécessaire à la fabrication du fromage local, le saint-marcellin, dont la production remonterait, dit-on, au XVe siècle. La tradition locale rapporte que le futur Louis XI aurait fait connaissance avec le fromage à la suite d’un accident de chasse survenu en pleine forêt de Lente, située à deux pas des Chambarans, à la limite du Vercors et du Diois.
L’héritier au trône de France aurait alors été hébergé dans une cabane de bûcherons qui lui auraient offert ledit produit avec une tranche de pain. Lorsqu’il remonta à la capitale, puis accéda au trône, il aurait introduit le fromage sur la table royale. Le saint-marcellin n’aurait alors plus quitté les grandes tables bourgeoises de la région…
Une définition très récente du produit
Si autrefois, le lait était collecté par des ramasseurs qui partaient de village en village, la tâche devient plus aisée avec l’apparition des voitures à cheval, mais surtout avec l’avènement du chemin de fer. Avec la création du réseau PLM (Paris-Lyon-Marseille) et d’une gare à Saint-Marcellin en 1864, le travail des ramasseurs se fait plus aisé. La production se développe et, avec elle, les formats de fromages se diversifient. Il faut attendre la parution d’un décret au Journal officiel en 1980 et confirmé le 31 décembre 1988, pour bénéficier d’une définition claire du produit : « La dénomination saint-marcellin est désormais réservé à un fromage de forme cylindrique à bords arrondis, d’un diamètre de 70 mm environ de 20 à 25 mm de hauteur et pesant au moins 80 g. »
Aujourd’hui, cette directive concerne pas moins de 3 millions de fromages, une production annuelle qui nécessite quelque 25 millions de litres de lait de vache.
Deux mots sur sa fabrication : elle s’apparente à celle de bien des fromages : à l’emprésurage- stade où la présure est ajoutée au lait pour obtenir le caillé – succède, dès le lendemain, le moulage. Notre fromage est ensuite égoutté et son petit lait récupéré. Viennent ensuite le retournement-salage, d’une durée de trois heures pendant lequel le produit est salé sur une face puis retourné ; puis, le démoulage-salage, lors duquel le fromage est démoulé et sa seconde face salée. Il est ensuite mis à sécher puis disposé dans des hâloirs afin qu’il s’affine.

Le formage bénéficie d’une IGP (Indication Géographique Protégée) en attente d’une AOC dont le dossier a été déposé en… 1995.

Julien Frizot – journal Le Bien Public – Quartier libre n°276 (du 10 au 16 février 2006).

lundi 4 février 2013

Bientôt une ferme de… 500 vaches dans la Somme !


A l’heure où certains s’émeuvent du sort réservé aux animaux d'élevages industriels, une ferme de quelque 500 vaches devrait voir le jour dans la Somme, l’arrêté préfectoral l’autorisant ayant été publié ce 1er février.

© La France agricole.
Drucat et Buigny-Saint-Maclou, deux communes proches d’Abbeville, dans la Somme (80) font la une de la presse locale depuis quelque temps. La faute à un projet un peu mégalo de création d’une ferme de – tenez-vous bien – mille vaches ! Si le nombre de bovidés a été ramené à 500 , le Préfet de la Somme vient, ce 1er février 2013, de donner son feu vert à la création de cet espace largement encadré par la réglementation :
- les seuils en matière d’odeur sont plus stricts que pour un élevage « classique » ;
- les seuils de bruits sont également encadrés par des normes plus sévères que celles d’élevage traditionnel ;
- un méthaniseur sera installé et ses effluents en sortie contrôlés ;
- l’épandage fera l’objet d’un suivi constant. C’est d’ailleurs sur ce point que le projet de 100 vaches a été abandonné : les surfaces acquises étant insuffisantes pour permettre un épandage dans le respect des normes admises aujourd’hui ;
- des restrictions de consommation d’eau sont imposées dans le projet ;
- l’exploitant est aussi astreint à contrôler le flux de véhicules généré par cette activité… pour ne parler que des restrictions les plus parlantes…

Une décision qui ne manquera pas d’alimenter les débats sur les choix agricoles de notre société à l’heure où se pose la question des modes de production et de consommation de demain…

Quant aux opposants au projet, ils défileront le 3 mars prochain à Paris en clôture du Salon de l’Agriculture, afin de faire entendre leurs voix…

Sources : France 3 Picardie, le Courrier Picard.