jeudi 14 février 2013

Affaire « Findus » : ne pas confondre vitesse et précipitation


EDITO
Alors que les médias évoquent les premières mises en cause suite aux investigations de la DGCCRF (la Direction Générale de la Concurrence, de la consommation et de la Répression des Fraudes), faisons un petit point sur ce scandale « Findus », du nom de cette entreprise britannique qui aura osé dénoncer une fraude alimentaire, quitte à ternir dans un premier temps son image, …

Que d’amalgames et de confusion dans ce début d'affaire :
- d’abord, à écouter les uns et les autres, le problème venait de Roumaine. Délit de faciès ? Presque : on a senti poindre des sous entendus sur les origines très douteuse de viandes d'un pays de l'ex bloc de l'Est qui prenait une fois de plus la silhouette du coupable idéal ;
- Ensuite, on a commencé à voir sur certaines chaînes télévisées, aux horaires de grande écoute, des images d’archives des années 1990 montrant ces pauvres vaches titubantes au cerveau réduit en éponge. Autre amalgame, il n’a jamais été question, et ce dès les premières minutes de l’affaire de viande de cheval, que d’une tromperie sur la marchandise et non d’une crise sanitaire !
- Et puis tout le monde de s’étonner des circuits pris par des marchandises fragiles et périssables qui nous mènent d’un bout à l’autre de l’Europe, multipliant les intermédiaires, et donc les éventuels risques (escroquerie, hygiène,…). « Pourquoi faire simple quand on peut faire compliquer, pourvu qu’on gagne des sous », objecte la grande distribution… Il faut bien que tout le monde vive en cette période de disette pour ne pas dire… de vache maigre ;
- On a vu aussi des agriculteurs aux portes de leur tabulation trembler de peur en pensant que les populations urbaines allaient peut-être bouder leur viande bovine - alors qu'au contraire, les gens vont privilégier les circuits courts - et s’offusquer que l’on parte chercher si loin une production que l’on a chez nous ( ?).

Bref, le début de la crise aura été pour le moins cacophonique…

Embarrassés que l’on divulgue ainsi au grand jour leurs combines, les professionnels de la filière promettent de leur propre initiative de faire plus de tests, mais a-t-on, par exemple, vu la finance radicalement changer leurs habitudes après les crises financières de ces dernières années ?

Heureusement, pour le moment, à la question « à qui profite le crime ? », la réponse est surprenante : aux associations caritatives qui récupèreraient bien ces dizaines de plats enlevés des linéaires des grandes surfaces, ça changerait des conserves !

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