mercredi 13 mars 2013

Vous ne pourrez pas dire : « nous ne savions pas ! »

EDITO

La crise qui découle de la substitution de viande de bœuf par celle de cheval a au moins un mérite, celui d’informer le plus grand nombre qui ne pourra plus dire : « nous ne savions pas ! »

Alors que l’on découvre de nouveaux stocks de viandes louches chez un grossiste du Sud de la France, une chose est sûre : il aura vraiment fallu être sourd ou en voyage sur Mars pour ne pas entendre le tintamarre médiatique autour de ce scandale de lasagnes à la viande de cheval…
Ouf, vous voilà aujourd’hui informés, sensibilisés à la façon dont on nous abreuve de produits plus ou moins improbables, à la façon dont circulent les marchandises, à ces chaînes de production alambiquées où l’on passe par des traiders chypriotes et néerlandais pour s’approvisionner en viande roumaine…
Au-delà de ce scandale, celui, sous-jacent, qui sommeille, est à mon sens celui d’une France agricole qui doit importer plus de 40 % de ses denrées alimentaires alors que la majorité des agriculteurs n’arrivent pas à s’en sortir. Que plusieurs centaines d’entre eux se suicident chaque année alors que 80 % des subventions versées par la PAC (Politique Agricole Commune) rentrent dans les poches des 20 % les plus riches d’entre eux !
On a vu comment une partie des consommateurs – certes, pas les plus pauvres – s’adressaient directement aux producteurs pour se fournir en produits de boucherie, cour-circuitant la grande distribution qui, avec l’industrie agroalimentaire, écrase les producteurs pour mieux nous inonder dans une démarche de surproduction et de surconsommation à des fins financières…

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