samedi 30 juillet 2011

Au pays des « échalas » béarnais

AQUITAINE : PACHERENC DU VIC-BILH

Aux confins septentrionaux du Béarn, dans un paysage de piémont pyrénéen s'élabore un des plus fameux vins moelleux du Sud-Ouest : le pacherenc du Vic-Bilh, un voisin peu connu du jurançon, mais tout aussi méritant.

© J Frizot.
Voilà bien quelques semaines que le rendez-vous est pris pour ces premiers jours d'octobre. Et pour quoi faire, me direz-vous ? Des vendanges, oui, encore… Mais des vendanges quelque peu tardives, alors que la plus grande majorité des vignobles ont déjà renvoyé dans leurs pénates leurs vendangeurs.
Ces vendanges, c'est aux confins de la Bigorre, de l'Armagnac et du Béarn qu'elles ont lieu, dans un agréable paysage de vallons que les spécialistes géologues appellent « un pays de piémont ». Ici, à l'instar des alignements de sarments du vignoble, le pays est constitué de lignes de coteaux parallèles, à peu de chose près alignés sur un axe nord-sud, des coteaux qui exposent idéalement sur leurs pentes des vignes réputées. Madiran, pacherenc, cela ne vous dit peut-être rien, mais ici, c'est une des grandes passions de dizaines de producteurs, qui, entre Aquitaine et Midi-Pyrénées, entre champs de céréales et fermes en briques ou en torchis, ont uni leurs efforts autour de ces deux produits. Le premier est un vin rouge à base de cépage annat, tempéré par la présence du cabernet, mais ce vin, sur lequel nous reviendrons dans cette rubrique, possède une particularité : aussi généreux qu'incontournable localement, il partage son terroir avec le second, nommé pacherenc (*) du Vic-Bilh (« vieux village » en langue d'oc), breuvage issu de cépages blancs, dont l'arrufiac (30 %), le petit courbu, et les deux variétés de maseng, le gros et le petit. Mieux, l'annat, pourtant largement majoritaire – 1.150 hectares sur les 1.400 que compte le vignoble - laisse même les meilleurs terres à son confrère, celles des versants ouest, composées d'argile, ne gardant pour lui que les sols le plus souvent situées sur les versants est, plus secs et érodés, aux sols dits à « grepp »qui confèrent au madiran toute sa spécificité.
Le royaume des vins moelleux
Voilà pour les différences de terrains. Pour le reste, les deux productions sont soumises aux mêmes nécessités : une culture dite en demi-hautain (c'est-à-dire des vignes de 1,10 m de hauteur) dont certains spécimen de pieds peuvent être parfois plus que centenaires (certaines vignes de ce vignoble auraient, en effet échappé au phylloxéra) et une A.O.C obtenue en 1948 pour les deux vins, de madiran et de pacherenc.
Enfin, si le premier se conjugue au singulier, le pacherenc de Vic-Bilh est double, tant sec, tantôt doux. Le sec est produit sur des terres soumises à un ensoleillement relativement faible, et au bout de trois mois d'élevage, développe des arômes floral accentués par la présence du cépage arrufiac qui lui donne cet arrière-goût de « pierre à fusil » comme les pouillys bourguignons. Quant au doux, vendangé chaque année entre le début octobre et la mi-novembre, il nécessite un élevage, de l'ordre de quatre à six mois, pour atteindre une franche perfection au bout de cinq longues années. Vous l'aurez sans doute compris, on est ici dans le royaume des vin moelleux, plutôt puissants et amples, le royaume de ce vins qui dégagent des parfums de fruits exotiques. Ici, en terre béarnaise, comptez sur des arômes de goyave, ananas, mais aussi de mangue, auxquels s'ajoutent des parfums d'écorce d'orange, de miel, de pamplemousse, de noisette, voire de noix de muscade…

(*) Nom tiré du gascon « pacherads », c'est-à-dire échalas, ce pieu en bois qui soutient la vigne.

Article paru dans le supplément culturel hebdomadaire du journal quotidien Le Bien public intitulé
Quartier libre n°236 (du 06 au 12 mai 2005), J Frizot.

Le cidre de l'Elysée

NORMANDIE : PAYS D'AUGE

Quel point commun existerait-il entre le vert Pays d'Auge, dans sa partie septentrionale, et le plus haut lieu hexagonal de l'exercice du pouvoir ? Une boisson, mieux, une AOC qui, Paris, côtoie les plus grands de ce monde.

© DR.
Nous voici dans la Normandie des bocages et des verts vallons, une des rares régions de France à ne pas avoir vu sa végétation complètement brûler au soleil de ce mois d'août caniculaire. Autour de Lisieux et de son fameux pèlerinage à Sainte-Thérèse. s'égrène un paysage de plateaux verdoyants drainés par des dizaines de ruisseaux entre lesquels paissent nombre de vaches à la robe blanche et noire.
Si l'élevage intensif de ce massif et sympathique mammifère a parfois provoqué l'arrachage et l'abattage des haies, il en reste suffisamment, notamment grâce à l'engouement parisien pour les maisons secondaires dissimulées (« Vivons heureux. vivons cachés ! ») avec quelques bosquets de feuillus, les somptueuses fermes à pans de bois et manoirs en pierre et brique, parfois vernissée, agrémentés de superbes pigeonniers octogonaux.
Autant de splendeurs à découvrir en suivant quelques itinéraires thématiques comme la route des marais, mais aussi celle du cidre…
Autant d'espaces consacrés à la pomme
© J Frizot.
Car si le nord du pays d'Auge a les pieds dans l'eau et regarde déjà, avec ses stations balnéaires renommées (Cabourg. Deauville, Trouville, Honfleur…), du côté de l'Angleterre, le sud, vers Cambremer, est tout entier consacré à la pomme. Une pomme que les producteurs ont élevée au rang de symbole d'une région depuis les années 1960. En 1962. la création d'un Syndicat des producteurs de cidre du cru de Cambremer pousse ses membres à la valorisation des variétés locales de pommes et à la transformation traditionnelle pour développer la filière cidricole.
Résultat : le cidre est vendu non plus en tonneau aux cafés et restaurant mais en bouteille, une route du cidre est créée vers 1974, mais surtout, l'idée d'une AOC fait son chemin.
Une cinquantaine de producteurs seulement
Elle est acquise en 1996 sous le nom de « Cidre du Pays d'Auge » en s'appuyant sur quatre points essentiels : une matière première spécifique, un terroir, des conditions de production précises et une procédure d'agrément.
Sur les centaines de variétés de pommes locales, 48 sont sélectionnées, en majorité des variétés tardives et douces amères : Domaine, Fréquin Rouge, Mettais, Moulin à Vent, Bedan, Binet Rouge, Bisquet entre autres… Aujourd'hui, une cinquantaine de professionels assurent une production selon des procédés traditionnels : ramassage à bonne maturité, maturation à l'abri, cuvage de la pulpe après broyage au pressoir, défécation (clarification naturelle du moût) et enfin, fermentation lente avec prise de mousse en bouteille sans dégorgeage. Une ultime dégustation permettra de savoir si le breuvage respecte la typicité « Pays d'Auge », une typicité appréciée de l'Élysée puisque le cidre de Cambremer, le seul à avoir une AOC avec un confrère breton, est régulièrement présent lors de la garden party élyséenne du 14 juillet.

Article paru dans le supplément culturel hebdomadaire du journal quotidien Le Bien public intitulé Quartier libre n°149 (du 05 au 11 septembre 2003), J Frizot.

"Oenotourisme" : une excellente appli "de terrain"

Des antioxydants, tout le temps

On ne présente plus les bienfaits des antioxydants sur la santé. Encore faut-il où savoir les dénicher dans notre environnement alimentaire… A absorber sans modération toute l’année. Propice aux consommations de fruits, l’été est l’un des moments particulièrement propices à cela.


C’est quoi un antioxydant ?
Les antioxydants permettent de lutter contre les radicaux libres, entités chimiques qui, s'ils sont trop nombreux dans l'organisme, favorisent le vieillissement prématuré de la peau ainsi que certaines maladies chroniques.
En gros, il s’agit surtout des vitamines A, C et E, ou encore de minéraux comme le zinc, des polyphènols et caroténoïdes.

Où les trouver ?
Pour la vitamine C, n’hésitez pas à aller voir du côté des agrumes voire certains petits fruits rouges (myrtille, framboise, mûre…). Pour trouver de la vitamine E, rendez visite aux huiles végétales, sans excès, il s’agit tout de même de corps gras. Dénichez le zinc dans le poisson et les céréales complètes. Pour les polyphénols, consommez sans excès aussi café, thé et vin. Quant aux caroténoïdes, il y en a dans les fruits jaunes et rouges, les carottes et les tomates.

Quels sont les aliments antioxydants à fort potentiel?
Et bien contrairement aux idées reçues, ce ne sont les fruits qui arrivent en tête, mais les légumes de type pois, artichauts, les fruits secs comme les noix, et les épices, comme la cannelle ou l’origan.
Sachez que certains végétaux comme le concombre et la pastèque sont pratiquement dépourvus de capacité antioxydante.
Inversement, la grenade est un fruit réputé pour ses puissants apports d’antioxydants. Seuls deux bémols, vous n’en ferez pas le plein cet été, c’est un fruit d’hiver, qui plus est importé d’Asie…

Un pays, un terroir

Manger juste, c'est connaître la diversité qui nous entoure, celle des dizaines de productions qui font la richesse de nos contrées. Alors c'est vrai, cette diversité, quoi de mieux de la pratiquer au fil des kilomètres de nos routes... Oui mais voilà, entre le temps et des prix à la pompe qui s'envolent, pourquoi ne pas se laisser tenter par une petite lecture au fond de son fauteuil de bureau ?


Les liens hypertextes ci-dessous renvoient dans ce blog à des pages qui reprennent quant à elles les grandes lignes de la rubrique « Un pays, un terroir » née à mon initiative dans les pages du support "Quartier Libre",  supplément hebdomadaires au journal Le Bien Public, premier quotidien de Bourgogne. L'idée ? Proposer chaque semaine une page ouverte sur la France et ses produits du terroir... Une page qui se proposait d'évoquer le coin, sa géographie, ses paysages, et un produit lié à cet espace.
Un seul impératif à cette chronique ? Le respect du calendrier de production lorsqu'il s'agissait de produits naturels (hors boissons, sucreries...). Bonne lecture...
Vous pouvez trouver sur ce blog des articles sur :





« Fromage gourmand » : un caillage avorté

Facile de faire des jeux de mots quand on est spectateur, mais la fin d’une aventure journalistique n’est jamais une bonne nouvelle. C’est en tout cas ce qu’il est advenu du titre « Fromage gourmand » en mai dernier.

Le rédacteur en chef, Thierry Roussillon, se félicitait dans son dernier édito de la sortie du septième numéro de ce bimestriel : la rédaction soufflait alors sa première bougie d’existence. Mais celui-ci, en « off », devait savoir que le navire laitier devait tanguer dangereusement. Quelques semaines plus tard, rideau ! En cet été 2011, on peut lire sur le site la mention suivante : « Fromage Gourmand a cessé de paraître en mai 2011. »
Pourtant, qu’elle bonne idée d’avoir fait évoluer un titre de presse sur un produit aussi noble que le fromage. Entreprise néanmoins périlleuse quand on sait que la consommation des Français en fromage est en baisse de plus de 10 % ces dernières années… mais qui avait toute sa place au milieu des une des la presse magazine française, quand on sait comment les fromages traditionnels sont menacés par la grande distribution ou par les ayatollahs de l'éradication microbienne.
Les consommateurs ne sont sans doute pas en reste : difficile en période de vache maigre de conserver un train de vie en conservant ses achats de presse.
A notre humble niveau, en tous cas, chapeau pour la démarche…

Les anciens numéros restent accessibles par commande sur le site du mag : http://www.fromage-gourmand.fr/

jeudi 7 juillet 2011

A quand "Kitchen calculator Pro" en français ?

Une application simplissime pour les passionnés de cuisine, toujours un peu à la galère pour adapter une recette à quelques convives de plus.
Cette application vous permets en effet d'adapter les quantités de vos recettes au nombre de vos invités... Une très bonne idée pour ne plus s'arracher les cheveux... pour l'heure à destination de ceux qui parlent couramment anglais ! Pour les autres, autant passer son chemin en attendant la version francophone... ou se mettre sans plus tarder à la langue de Shakespeare.

Pour en savoir plus sur cette appli payante :

"Noma", la plus fameuse table de la planète est... danoise

Le restaurant le plus fameux du monde n'est plus depuis deux ans celui de l'Espagnol Ferran Adria nommé El Bulli, mais celui d'un très inventif jeune chef Danois installé à Copenhague : Noma.

© Maria Jose Sucre.
Le restaurant danois Noma demeure la "meilleure table de la planète" cette année encore, un succès qui prolonge l'accession au trône du jeune chef René Redzepi, 32 ans, l'année dernière.
C'est en tout cas la revue anglaise Restaurant magazine, El Bulli du brillantissime Ferran Adria qui l'affirme dans son classement "50 best restaurant in the World" paru en avril dernier. Un classement qui ne passe pas inaperçu dans le petit monde de la gastronomie puisque, pendant pas moins de quatre années consécutives, cette place avait été trustée par le restaurant espagnol

A ce maintien de la table danoise, rien de bien étonnant si l'on en juge par la pugnacité de son chef. Celle-ci s'illustre par l'impressionnante progression de l'enseigne dans le classement anglais :
- En 2007, il se positionnait à la 15e place du classement ;
- En 2008, il accédait à la 10e place et décrochait la même année une deuxième étoile au Guide Michelin ;
- Enfin, l'année dernière, il se positionnait sur la troisième marche du podium de ce "50 best restaurant in the world", un classement établie par pas moins de 800 critiques et experts gastronomiques internationaux !
Loin de ces considérations, au Noma, sur les quais du quartier Christianshavn, au rez-de-chaussée d’un immense entrepôt rénové, le jeune chef propose une cuisine nordique expérimentale proche de la nature. Mariant des produits d'une qualité exceptionnelle, il associe avec dextérité exigence et simplicité, produits locaux et/ou rares...

Précision : comptez 120 euros pour un menu dégustation...
Illustration extraite du blog great creative

mercredi 6 juillet 2011

L'aspartame, un vrai faux ami

© DR.
Voilà déjà quelques temps que la rumeur enflait. Aujourd'hui, elle éclate au grand jour grâce notamment aux recherches de Marie-Monique Robin. Le travail de cette journaliste d'investigation tend à prouver que l'on ne nous dit pas tout sur l'innocuité de l'aspartame...

Les détails sur le site de Rue89 avec le sujet de Sophie Verney-Caillat :

mardi 5 juillet 2011

Du poison dans nos assiettes...

Avec de telles bombes chimiques dans nos assiettes et ce avec la plus grande complicité de l'industrie agroalimentaire, il ne faudra s'étonner de rien. C'est en substance le message délivré par une Marie-Monique Robin remontée comme jamais contre les menteurs et autres magouilleurs qui engrangent des millions de dollars sur le dos des populations. Trois ans après son enquête intitulée Le Monde selon Monsanto, la journaliste d'investigation sort un nouveau et tonitruant brûlot, une enquête au vitriol sur ces poissons qui pullulent dans nos assiettes au quotidien...

En vente dans toutes les bonnes librairies...

D'ici-là, quelques propos à méditer sur le blog de la journaliste :