jeudi 30 août 2012

A la découverte des nouveaux mondes


Le salon du Chocolat édition 2012, qui se tiendra à Paris du 31 octobre au 4 novembre prochain, aura pour thématique « les nouveaux mondes du chocolat ».

Une belle façon d’aller prendre très officiellement sa dose, puisque la manifestation est la plus grandes du genre au monde. Explication : selon une étude menée Outre atlantique, le chocolat rendrait ses consommateurs addict, et cela au même titre que d’autres substances de type drogue. Le pourquoi du comment ? Lors de cette consommation, notre cerveau sécrèterait des endorphines, appelées enképhalines, qui auraient pour effet de nous encourager à consommer davantage de chocolat. Alors, sans hésitation, tous au Salon du chocolat… avec la bénédiction de la science (mais pas forcément de votre nutritionniste) !

« Les produits régionaux », par Périco Légasse


A cogiter

Périco Légasse © DR.
« Reflets de nos diversités régionales, expression des particularismes qui façonnent notre physiologie gustative, le vin de France, la cuisine française, les produits de nos terroirs ne sont pas les meilleurs, d'autres endroits du monde en proposent d'aussi bons, ils sont tout simplement uniques, donc irremplaçables. Les voici aujourd'hui menacés par la globalisation. C'est cette spécificité-là qu'il convient de protéger, de perpétuer et de partager, afin que les saveurs d'en France continuent à réjouir celles et ceux qui aiment célébrer le mariage des plats et des vins. »

mercredi 22 août 2012

L’embarras d’anchois


LANGUEDOC-ROUSSILLON : ALBÈRES 

Alors qu'une Indication Géographique Protégée vient de lui être accordée l'anchois de Collioure, véritable symbole local connaît une crise sans précédent due à la raréfaction de la matière première.

Certaines régions de France, par l'actualité de leurs saveurs, nous obligent à les privilégier à une période de l'année. C'est le cas du Languedoc-Roussillon. Nous avons dernièrement évoqué les environs de la région du Roussillon, du côté des Fenouillèdes, pour des vins. Nous voici aujourd'hui revenus dans le coin, mais pour prendre un peu le large, du côté de la mer, afin d'évoquer la pêche aux anchois, les anchois de Collioure, et c'est ici que nous allons accoster pour ce sujet maritime et saisonnier…
L'arrière-pays de Collioure prend pour nom « Albères » quand il grimpe à l'assaut des ultimes replis du massif pyrénéen, qui prend son élan depuis le pays basque pour venir, ici, plonger dans l'eau bleutée. Ce coin de France reste couvert de vertes forêts entrecoupées de routes sinueuses qui nous éloignent de la côte et de notre sujet. Plus près de Collioure, la nature se fait plus abrupte au fur et à mesure que l'on s'approche de l'eau, parfois surmontée de belles falaises sur lesquelles l'homme fait pousser quelques alignements de vignes…
Quant à Collioure, la petite cité fortifiée garde quelques traces de son activité principale, cette fameuse pêche aux anchois, effectuée d'avril-mai à septembre-octobre grâce à des filets. Pendant des décennies, la bourgade a vécu de cette activité et, notamment, de la salaison des poissons, vidés dès leur arrivée à terre ferme.
Une pêche en perte de vitesse
Or, bien des indications marquent le déclin de cette activité qui faisait vivre jadis nombre de familles modestes… Si l'anchois fit en son temps la renommée de Collioure, les faits sont là : l'approvisionnement ne suit plus et les deux dernières maisons de salaison - ancestrales - encore existantes, pourraient bien en pâtir durablement.
Un coup dur, alors que l'anchois de Collioure vient d'être admis dans le cercle des produits bénéficiant d'une Indication Géographique Protégée (lGP) et rejoint ainsi les quelque 650 produits européens aujourd'hui protégés… Une pêche en perte de vitesse, un label qui avait été espéré avec ardeur couronne huit années d'interrogations et de démarches. Mais voilà, ce gage de qualité, synonyme de professionnalisme, et d'excellence, arrive dans une conjoncture délicate : voilà deux ans que les pêcheurs assistent à une baisse du tonnage d'anchois ramené à Collioure. Sont incriminés les pêcheurs qui ne se contentent plus de pêcher de mai à septembre, comme jadis, mais travaillent en hiver également pour faire face aux appétits féroces des conserveries espagnoles et marocaines… D'où une raréfaction du poisson puisque, à cette époque, il est trop petit pour être traité comme « anchois de Collioure ».
Dans ce climat d'inquiétude, les deux entreprises encore existantes à Collioure, Roque et Desclaux, connaissent quelques difficultés à mettre en œuvre l'IGP pourtant tant désirée. Ici, personne n'a envie de connaître le sort réservé à la petite trentaine de « magasins » (salaisons) qui, autrefois, faisaient vivre la région.

Julien Frizot – Le Bien Public – Quartier libre n°251 (du 19 au 25 août 2005).

dimanche 19 août 2012

Que boire avec… l’apéritif ?


Quel vin ouvrir à l’apéritif quand on veut renoncer aux alcools riches en sucre ou aux taux d’alcool prohibitifs ?

Les vins blancs secs, jeunes et fruités feront parfaitement l’affaire. Il est possible d’ouvrir, frais mais pas glacés, des vins de Savoie, par exemple, aux touches florales et aux arômes d’amandes. On peut aussi essayer aussi les vin de type bourgogne aligoté, qui renverront les consommateurs à des arômes de sous-bois, de tilleul, de pierre à fusil, de pêche ou encore de poire… Plus au nord, on ouvre facilement un chablis qui renvoie à une palette aromatique peu éloigné de celle décrite à l’instant.
Autre piste : le champagne et quelques autres vins effervescents comme le vouvray.

Tous ces vins ont pour avantage d’ouvrir l’appétit loin des effets écrasants voire écoeurants des apéritifs trop chargés. Autre bonne nouvelle ? Ils se marieront plus facilement avec vos préparations apéritives, comme des toasts au poisson, ou des verrines aux petits légumes…

vendredi 17 août 2012

« Château-l’arnaque » : tout est dit


Nombreux sont ceux à avoir aimer pérégriner dans la Provence de Peter Mayle. Mais, hélas, l’auteur n’a pas tous les talents littéraires, notamment celui de pouvoir conduire une intrigue policière…

Les avis sur ce livre tournent à la dithyrambe outrancière et agaçante, comme si chacun voulait vous convaincre que ce livre est génial.
Non ! Ce n’est pas vrai, et la quantité d’éloges «  à ce demander si les lecteurs qui s’expriment ont bien lu le roman », n’y change rien. Peter Mayle s’est bel et bien planté en écrivant « Château l’arnaque ».
J’ai particulièrement beaucoup apprécié « Une année en Provence » à en entendre encore les cymbalisations de la cigale et à sentir le romarin, le thym et la lavande…
Mais, là, vraiment… Peter Mayle n’a absolument aucun talent ni, à la fois, pour conduire une trame policière – je n’évoque pas volontairement le mot « intrigue », il n’y en a pas une once dans ce livre – ni pour nous parler des vins, ni, pour finir, de nous transporter à Marseille…
Déçu ? Sans doute pas mal. Frustré ? Aucunement, il n’est pas facile de toujours écrire avec la même efficacité, même quand on est passionné par le Sud de la France. Volé ? Encore moins. J’ai acquis ce livre 50 centimes d’euros lors d’un vide grenier…


Carte d’identité :
Parution : 12 mai 2010
Editeur : Nil
Pages : 260
Format : 14 x 22 cm
ISBN : 978-2-8411-14429
Prix : 19,00 €

jeudi 2 août 2012

Vin patrimonio, le sang de l’Ile de Beauté

CORSE : LE NEBBIO

La seule terre corse à disposer d'un socle argilo-calcaire en terre granitique le Nebbio, n'est pas restée avare puisqu'elle dispense à d'ardents travailleurs ses bienfaits aux cépages autochtones des vins patrimonio.

Quand on évoque la Corse, on pense surtout à l'été, aux larges baies aux eaux turquoises, aux jolis villages perchés écrasés par le soleil, mais rarement à l'hiver.
Et pourtant, c'est à cette saison que fait référence l'origine du nom de pays : nebia (la brume), qui a en effet laissé son souvenir à ce bout de l'Île de Beauté, une brume qui remplit le golfe de Saint-Florent, du nom de la capitale locale.
Le Nebbio se résumerait presque au bassin hydrographique de l'Aliso.
Au couchant, c'est l'Ostriconi qui fait figure de frontière avec le pays voisin de Balagne.
Au levant, le pays s'appuie sur le cap corse, à hauteur de Bastia. Pour le reste, le coin ressemble à bien des paysages de l'île, avec ses routes en lacets à faire pâlir d'angoisse tous les conducteurs de camping-cars, des pentes parfois abruptes sur lesquelles se développent oliviers centenaires, vergers multicolores, pâtures à moutons, mais aussi maquis, grâce, notamment, aux incendies. Au milieu de ce décor parfois dantesque qui ferait perdre pied au plus aguerri des bouquetins, le vignoble ne fait guère figure de favori. Minoritaire, il ne couvre que quelques centaines d'hectares seulement, qui produisent le vin patrimonio, une appellation d'origine corse contrôlée obtenue dès 1968, et dont les vignes se concentrent surtout sur les communes d'Oletta, Saint-Florent, Barbbagio, Poggio d'Oletta et Patrimonio. D'ailleurs, il n'y a pas une, mais des appellations patrimonio, puisque ce vignoble donne tout à la fois des vins rouges, issus du fameux cépage autochtone nielluciu, des vins blancs issus du vermentino (aussi appelé malvoisie), et des rosés. Le premier promet une certaine rigueur, une finesse et une densité qui font toute la réputation de ces vins encore trop méconnus.
Des vins de qualité
À tort, bien sûr, puisque les vins rouges sont en plus d'excellents vins de garde au saveurs de fruits rouges ronds et gras en bouche.
Les blancs issus de la malvoisie sont des vins secs aux arômes de rose, acacia et autre fleurs blanches envoûtantes Quant aux rosés, ils son issus, aussi, de cépages nielluccio mais ont plutôt tendance à développer des arômes portant sur des gammes de framboise et de groseille. Seul point commun à ces vins aux robes variant du jaune doré au blanc pâle en passant par le rouge foncé ?
Celui de la terre qui reste en grande majorité granitique sur l'île de Beauté, sauf là où le sol devient comme par enchantement plutôt argilo-calcaire.
Autant être clair : l'extension agricole n'est pas à l'ordre du jour sur ces terres bénies des dieux, la place au soleil est chère en Corse, amenant les producteurs à privilégier lé qualité à la quantité de leur vin.
D'ailleurs, ici, on a de cesse de le dire, avec cette fierté très insulaire : « c’est l'homme qui fait la vigne et le vin ».

Julien Frizot – Le Bien Public – Quartier libre n°248 (du 29 juillet au 04 août 2005).