samedi 8 juin 2013

Dates de péremption : vers une prochaine homogénéisation


Souhaitant lutter contre les gaspillages alimentaires, le gouvernement demande aux industriels de l’agroalimentaire une homogénéisation des dates de péremption des produits frais.

Une date limite de consommation (DLC) qui varie du simple au double sur un même produit frais entre la métropole et l’outre-mer – à cela rien d'illégal, puisque les fabricants sont libres de fixer la DLC sur leurs produits – , mais aussi et surtout des consommateurs qui jettent des produits dès les DLC dépassées… Voilà ce contre quoi le gouvernement veut lutter (*) après avoir fait le triste constat que les Français gâchaient jusqu’à 7 kg par an et par personne de denrées alimentaires encore emballées !
© Julien Frizot.

Aujourd’hui, quelque 300 produits frais sont concernés par la loi promulguée voilà une demi-douzaine de jours, qui prévoit d'aligner d’ici six mois les DLC des produits vendus en outre-mer sur ceux vendus en métropole.
Or, il n’est pas sûr que les fabricants industriels voient d’un très bon œil cette nouvelle contrainte. Car s’il est facile d’homogénéiser ces dates en les alignant sur les territoires ultramarins – donc, de les allonger – il est beaucoup plus dur pour eux de les raccourcir. En effet, en raison du temps de transport nécessaire pour acheminer les produits jusqu'en outre-mer, prévoir une durée de vie plus courte pour certaines denrées paraît impossible.
Pour les industriels, ne pas réagir à cette nouvelle législation équivaudrait à accepter à un allongement de la durée de vie des produits et à son corollaire : un manque à gagner induit par à un moindre gaspillage.
Mais il n’est pas non plus sûr que les consommateurs se laissent faire si les industriels ne prennent en compte que leurs seuls intérêts au dépens du fameux « panier de la ménagère »…

Pour l’heure, et pour rassurer les populations, nombre de nutritionnistes rappellent dans les médias que les DLC sont fixées afin de sécuriser – sous réserve d’une conservation correcte par son acheteur– leur consommation.
Et puis, il faut aussi savoir faire preuve d’empirisme : il n’est jamais trop tard pour goûter un yaourt (s’il pique un peu, il est bon à jeter), ou d’ouvrir un emballage de viande ou autres charcuteries et de sentir l’état de fraîcheur de la denrée conditionnée…

(*) A ce titre, un Plan National de Prévention des Déchets doit être publié en décembre 2013. Celui-ci doit reprendre les éléments de l’étude relative au gaspillage alimentaire dans l’Hexagone.

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