A cogiter
« De
2009 à 2011, et dans le secret le plus absolu, le professeur Gilles-Eric
Séralini a mené, au sein de la Criigen (1), une expérience aux conséquences
insoupçonnables. Il s’agit de la plus complète et de la plus longue étude de
consommation de l’OGM agricole, le NK603 de Monsanto avec le pesticide Roundup
faite sur des rats de laboratoire. Les conclusions sont édifiantes. Le 19
septembre 2012, cette étude est validée par la revue Food and Chemical
Toxicology qui a mis au moins cinq mois à relire cette recherche et à la
valider.
Jean-Paul Jaud, © DR. |
Dès
le lendemain et dans les quinze jours qui suivent, nous assistons à un
véritable procès en sorcellerie. Des comités « officiels » tels que
l’Agence allemande d’évaluation des risques, l’Efsa (2), l’Anses (3), nos
académies nationales d’agriculture, de médecine, de pharmacie, des sciences,
des technologies et vétérinaires, sans avoir eu le temps de procéder à des
expertises approfondies de l’article en question, déclarent cette étude
insuffisante et l’invalident tout bonnement, « bêtement ».
La
presse s’engouffre sans broncher dans cette brèche. Et le grand public restera
sur cette idée que l’étude de Séralini ne vaut rien et que les OGM sont certes
inodores, incolores, mais aussi indolores.
La
revue Food and Chemical Toxicology est, elle aussi, mise à mal et se voit
contrainte de demander à l’équipe du professeur Séralini des éclaircissements
qui se trouvent d’ailleurs sur le site du Criigen.
Janvier
2013, la revue Food and Chemical Toxicology valide à nouveau l’étude. Aucun
média ne relaie l’info. Le 21 février 2013, Séralini et son équipe publient une
nouvelle étude sur le Roundup qui contient des substances plus toxiques que
prévu, silence radio.
Cette
étude m’a fragilisé, le problème n’est pas là, car cela fait partie du métier.
Je dénonce dans mon film l’opacité et le mensonge de ces grandes
multinationales et de ces grands groupes de presse. Croyez-moi, le scandale
continue. Il faut nous réveiller. »
(1)
Criigen : Comité de recherche et d’information indépendantes sur le génie
génétique.
(2) Efsa :
la haute autorité européenne sur la sécurité des aliments.
(3) Anses :
Agence nationale de sécurité alimentaire, de l’environnement et du travail.
Extrait de l’interview accordée
par Jean-Paul Jaud à la revue Biocontact, n° 234, avril 2013.
D’autres ont creusé sur ce
procès en sorcellerie : le site Rue89, dans un article publié en novembre 2012.
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