lundi 4 juillet 2022

Les produits végétaux interdits de la mention « steak »

Un décret publié au Journal Officiel le 29 juin dernier va interdire l'utilisation des dénominations « steak », « lardons » ou encore « saucisse » pour les produits à base de protéines végétales. Cette décision était très attendue par la filière animale qui plaidait le risque de confusion dans l’esprit des consommateurs

MaxpppPhotoPQR/Le Télégramme.



Tous les produits alimentaires confectionnés à base de protéines végétales ne pourront plus être dénommés avec les mots « steak », « lardons » ou encore « saucisse », et cela en application d’un décret paru au Journal Officiel cette fin juin. Celui-ci mentionne : « Il ne sera pas possible d'utiliser la terminologie propre aux secteurs traditionnellement associés à la viande et au poisson pour désigner des produits n'appartenant pas au règne animal. »

Le décret (n° 2022-947 du 29 juin 2022) n’entrera en vigueur que le 1er octobre 2022 prochain. Un bémol bien sûr : les denrées fabriquées ou étiquetées avant cette date pourront toutefois être commercialisées jusqu'au… 31 décembre 2023 ! au plus tard.

 

Que l’Europe s’empare du sujet et légifère

 

Une décision officielle tranchant le débat était attendue depuis plusieurs années (lire notre article sur le sujet - 2018) par la filière de transformation de la viande animale.

Pour les représentants de cette filière, le décret ne va assez loin, et ils exigent par ailleurs que l’Europe s’empare du sujet et protège mieux son pré carré. En effet, ne sont pas visés par le décret les produits « légalement fabriqués ou commercialisés dans un autre état membre de l'Union européenne ou en Turquie ».

Pour l’heure, au sein de l'Union européenne, la dénomination des produits végétaux par des termes traditionnellement réservés à la viande animale est autorisée. A l'exception cependant des produits à base de lait animal : en clair, il n'est plus possible d'utiliser les termes de « yaourt » ou de « fromage » pour un simili végétal.

 

Miel : nouvel étiquetage après ce 1er juillet 2022

C’était une demande express émanant des apiculteurs français, c’est désormais chose faite : depuis le 1er juillet dernier, les pays d’origine du miel devront être clairement mentionnés sur les pots. L’objectif de cet étiquetage ? Valoriser la production française.

Le constat déplaisait à la profession qui vient d’obtenir gain de cause :  de nombreuses mentions vague comme « Produit en Union européenne » ou encore « Mélange de miels non originaires de l’UE » avaient fleurie sur les pots de miel. Ce qui, selon les professionnels, nuisait à l’identification des produits.

© Alexander Mils.
Aussi, dans le but de valoriser les apiculteurs français et leur production, un récent décret – publié le 6 avril 2022 - rend maintenant obligatoire un étiquetage plus transparent qui satisfait tout le monde, eux, apiculteurs, comme nous, consommateurs.

Le texte permet ainsi de mieux renseigner le consommateur sur la provenance du ou des miel(s) qu’il achète, rendant obligatoire l’étiquetage des pays d’origine des miels contenus dans les mélanges conditionnés en France. A terme, l’étiquette devra ainsi afficher la liste des pays d’origine par ordre pondéral décroissant dès le 1er juillet prochain.

Conséquence : toutes les mentions floues et peu claires n’auront donc plus leur place dans les rayons des supermarchés. Seul bémol :il faudra que le miel soit mis en pot dans les limites de l’Hexagone pour tomber sous le coup de ce nouveau règlement. Car, les produits conditionnés en dehors du territoire national pourront faire référence à une origine UE et/ou non UE.

C’est, de l’avis de tous les professionnels, une première avancée qui devrait très vite permettre de mettre en avant le savoir-faire français, puisque seront ainsi stigmatisés – en tous les cas plus facilement identifiables – ceux qui viennent d’autres pays de l’UE. Encore du pain sur la planche pour les contrôleurs de la répression des fraudes. Celle-ci, lors de ces nombreux contrôles, n’en approche pas moins du chiffre de… 30% de points de vente sur les marchés dont les produits de miels ne seraient pas conformes !

Soumis à des  contrôles sont plus stricts, les miels vendus en supermarchés seraient moins touchés par la contrefaçon. A bon entendeur !