La question posée par l’auteur – le journaliste d’investigation William Reymond – au début de l’ouvrage se résume en ces mots : comment une mixture, fabriquée à l’origine par un petit pharmacien d’Atlanta et vendu comme un remède miracle est-elle devenue au fil des décennies le symbole de la réussite version USA ?
On apprend au fil des pages, par exemple, les débuts difficiles du breuvage, à l’origine suspecté de contenir des substances narcotiques ; le rôle trouble de la compagnie pendant la Seconde Guerre mondiale à côté des nazies avec le paradoxal aveuglement des autorités américaines ; comment les présidents successifs de l’entreprise auraient œuvré pour élever Coca Cola au rang de libérateur de l'Ancien Monde ; la guerre féroce menée contre Pepsi, la bête noire qui tente de devenir calife à la place du calife ; le rachat manqué d’Orangina, a priori un belle opportunité commerciale qui vire à posteriori au conflit culturel…
Au final de nombreux thèmes abordés qui ne servent guère l’image idyllique du géant américain, plus enclin à manipuler son image pour l’enjoliver qu’à surfer sur la transparence et l’honnêteté.
Des révélations sans concession
Première originalité du livre : le style, non chronologique, d’abord. Le choix d’une chronologie aurait sans doute mieux servi la narration, qui, par une articulation un peu hasardeux, se perd en aller/retour…
La deuxième : les problèmes rencontrés par l’auteur pour glaner ses informations. Las des ouvrages dithyrambiques à la gloire de la bouteille aux courbes charpentée comme une poupée Barbie, celui-ci s’est en effet vu opposer une fin de non recevoir par la société multinationale. Claquer la porte au nez d’un journaliste aguerri, c’est prendre le risque de le voir rentrer par la fenêtre. D’où la pratique de voies parallèles pour collecter les informations sans concessions livrées dans ces pages.
Voilà donc un beau pavé dans la marre trop lisse d’un géant planétaire qui aurait l’ambition de faire passer la consommation de son produit avant celle de… l’eau !
A un internaute canadien qui demandait sur le Net, s’il fallait « prendre pour argent comptant ce qui est dit dans l’ouvrage », faut-il rappeler que l’auteur n’en est pas non plus à son coup d’essai comme d’autres Marie-Monique Robin.
Carte d’identité :
Carte d’identité :
Parution : 18 octobre 2006
Pages : 446
Format : poche (14 x 22,5 cm)
ISBN : 978-2-290-355534
Prix lancement (février 2012) : 7,60 €
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