NORD : LE BAVAISIS
La prune reste un produit associé aux pruneaux et à leur production dans le sud de la France. Mais à la fin de l'été, la floraison des variétés sur nos étals laisse apparaître d'autres subtilités, dont la reine-claude de Bavay.
© J Frizot. |
Le bourg de Bavay et sa région ne se distingue guère de ses voisins de l'Avesnois. Qu'il s'agisse du Hainaut wallon ou du pays de Mornal, de légers vallons entaillent à peine les vastes étendues de landes et de bocages qui, en ces terres frontalières de la proche Belgique, restent marquées par le rayonnement dés réseaux routiers en de longues lignes droites plus que par les accidents de terrains… La capitale locale, Bavay, intégrée à la France par le traité de Nimègue en 1678, ne laisse d'ailleurs pas un souvenir impérissable à ses visiteurs, sinon celui d'un fruit qui porte son nom, d'une douce prune verte qui fait la renommée alentour dans le monde horticole et agricole : la reine-claude de Bavay.
Oui, certains diront que ce fruit est sans doute plus familier du Sud-Ouest, certes, mais l'existence de cette reine-claude dans le Nord valait bien un détour !
Une championne pure jus
Notre fruit se reconnaît à sa peau vert jaune, parfois virant au bleu, et à son goût particulièrement sucré, à ne pas confondre avec la vraie reine-claude, dite dorée, également très parfumée et sucrée. Autant dire que notre belle de Bavay et sa collègue possèdent un taux calorique plus élevé que leurs consœurs, de l'ordre de 66 à 70 kcalories pour 100 gr contre 53 en moyenne pour les autres prunes !
Une championne pure jus
Notre fruit se reconnaît à sa peau vert jaune, parfois virant au bleu, et à son goût particulièrement sucré, à ne pas confondre avec la vraie reine-claude, dite dorée, également très parfumée et sucrée. Autant dire que notre belle de Bavay et sa collègue possèdent un taux calorique plus élevé que leurs consœurs, de l'ordre de 66 à 70 kcalories pour 100 gr contre 53 en moyenne pour les autres prunes !
Championne aussi en matière de fibres, la reine-claude possède en revanche une teneur moyenne en vitamines (à peine 3 %) pour de bons taux de provitamines A et de bétacarotène, importants dans les mécanismes de croissance et de protection cellulaire.
Quant à son nom, on lui donne pour origine d'être celui de la femme de François 1er qui s'appelait Claude. Un réel hommage à cette femme dont la douceur aurait su ravir ses sujets. Douce, mais précaire et fragile, telle est restée la reine-claude la bien nommée, car ce fruit n'est guère gaillard : il doit être cueilli mûr et à point pour que toutes les qualités gustatives soient réunies, mais il peut s'abîmer très vite. Pour ce qui est de la « variété » bavaise, elle apparaît plus tardivement que les autres mais possède les mêmes bienfaits : favoriser le bon transit intestinal, l'élimination rénale, la lutte passive contre la paresse intestinale, ainsi que des vertus désaltérantes. Pour ce qui est de se faire plaisir dans son jardin, il est possible d'obtenir des reines-claudes dans ses allées : sachez que les pruniers sont pas très exigeants sur nature des sols et sur le climat. On évitera tout de même les terres trop argileuses ou trop à l'ombre et, surtout, on pensera bien à privilégier des pruniers pollinisateurs comme notre verte du jour qui obtient d'excellents résultats. Pour que les prunes d'antan ne soient pas qu'un de nos souvenirs personnels et que les générations futures en profitent sur l'arbre !
Article paru dans le supplément culturel hebdomadaire du journal quotidien Le Bien public intitulé Quartier libre n°257 (du 30 septembre au 06 octobre 2005), J Frizot.
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