CORSE : LA PLAINE D'ALÉRIA
Ou comment la prévision de rédaction d’un article sur une prétendue production d'avocats localisée sur l'Île de Beauté aboutit à la découverte de la disparition d'une activité mort-née en terre corse.
Un sujet sur l'avocat alors qu'approchent les fêtes de fin d'année, pourquoi pas ? L'avocat, oui, mais existe-t-il une production française ? Toutes les pistes mènent au même endroit de notre beau pays, l'île de Beauté. Plutôt sympathique pour cette région que l'on charge toujours des mêmes images de charcuterie, de vins et de châtaignes. Un appel à l'antenne départementale de la chambre d'agriculture et, patatras, l'avocat tombe en miettes.
« Une production qui n'est que résiduelle, qui n'est pas représentative, il vaut mieux parler des clémentines, des kiwis, ou encore des amandes… », telles sont les réponses aux interrogations sur l'avocat en terre corse. « Oui, il y a bien eu des tentatives, et puis les fruits étaient très petits et les arbres sont morts, sans trop que l'on sache d'ailleurs de quoi », explique un technicien. Les éléments sont assez précis pour en déduire que ces minces plantations ont jadis été vues sur la plaine orientale, du côté de Ghisonaccia. Il y eut bien des avocats en Corse et on peut encore en trouver quelques traces très fragmentaires.
Un aliment idéal pour les enfants
Un aliment idéal pour les enfants
En fait, il semblerait qu'un mal assez mystérieux frappa alors les jeunes arbres. L'INRA mena son enquête mais, comme les fruits arrivés à maturité n'étaient pas assez prometteurs, on abandonna lentement mais sûrement l'idée de faire pousser l'avocat dans les environs, cette vaste plaine dédiée au maraîchage et à la vigne, bordée sur l'ouest par la montagne et sur l'est par les plages de la mer tyrrhénienne : la plaine d'Aléria.
Mais puisque d'avocat il s'agit, parlons-en. Il est le fruit d'un arbre, l'avocatier, que les Espagnols introduisirent en Europe après l'avoir découvert, au XVIe siècle, dans les Amérique. Sa bonne valeur énergétique en fait un aliment idéal pour les enfants en pleine croissance et les sportifs. Et si sa teneur en eau peut aller de 55 à 85 % et sa teneur en lipides de 39 à 7 %, selon les variétés et les saisons, ces deux constituants restent relativement constants. Mieux, l'avocat serait, selon une étude australienne, bon contre le cholestérol. Chez des personnes ayant mangé un avocat à un avocat et demi par jour, pendant 3 semaines, les chercheurs ont noté une baisse du cholestérol total supérieure à celle obtenue par un régime pauvre en graisses. Quant aux vitamines, l'avocat est riche de C et E (utiles contre le vieillissement cellulaire), de B et de provitamine A.
TRUCS ET ASTUCES
Pour accélérer la maturité d'un avocat, placez-le près d'autres fruits frais ; inversement, pour retarder son mûrissement, il est possible de le placer une huitaine de jours dans le bac à légumes de son réfrigérateur.
L'avocat peut se peler plus facilement si vous le faites un peu chauffer dans vos mains quelques minutes en le faisant rouler. La peau devrait se décoller sans problème.
L'avocat tout juste pelé reste très sensible à l'oxydation. Pour limiter son noircissement, arrosez-le avec un filet de jus de citron.
Julien Frizot – Le Bien Public – Quartier libre n°266 (du 02 au 08 décembre 2005)