mercredi 30 novembre 2011

Grande distribution : le concept « produit du terroir » tué dans l’œuf ?

Dans les années 1990, les industriels de l’agro alimentaire se sont engouffrés dans la mode « produit du terroir ». Pour les responsables de marketing, celle-ci serait morte. Pas sûr. Les consommateurs veulent toujours autant mangés authentique, exigeants en plus traçabilité, qualité, sérénité…

On pouvait lire, voilà une demi douzaine d’années, dans la revue Marketing n°100 concernant les tendances alimentaires de demain, et plus exactement dans un paragraphe intitulé La fin de la mode terroir-tradition pour plus de modernité, les propos suivants : «  Pour se rassurer, le consommateur attend logiquement des produits qui lui garantissent leur innocuité. A ce titre, il y a une dizaine d'années, il a fait bon accueil à tous les produits empreints de naturalité, synonyme pour lui de moindre transformation industrielle. Ce fut l'époque de l'émergence du “bio”, du “terroir et tradition”, notions qui rassuraient un consommateur pour qui industrialisation en alimentaire était forcément suspecte.

Est-ce l'offre pléthorique (37 % des nouveaux produits français de 2002 se réclamaient du terroir ou de la tradition) ? Est-ce l'utilisation abusive de l'argument par les industriels ? Toujours est-il que l'on s'aperçoit aujourd'hui que cette stratégie ne suffit plus à rassurer le consommateur, qui réclame de plus en plus d'informations. »
Un consommateur gourmand d'informations
Aujourd’hui, on s’aperçoit bien que ces deux arguments n’en formaient en réalité qu’un seul et que les industriels de l’agro alimentaire ont d’eux même noyés le concept « nature et tradition ». Bien des consommateurs se sont rendus compte que de rajouter la mention « terroir » ou la silhouette d’un débonnaire village sur un emballage ne garantissait à personne de manger mieux, que ces industriels n’avaient pas plus renoncés à tout leurs additifs alimentaires qu’ils déversent par camions entiers dans leurs produits… En deux mots, que les consommateurs étaient un peu moins stupides qu’ils ne le paraissaient alors.
Que les crises alimentaires, voire sanitaires à répétition induisent des explications, que de savoir ce que contiennent nos assiettes n’est pas qu’une mode.
Attention, tout n’est pas réglé, et ce n’est pas par exemple l’opacité des étiquettes de nos étals qui aideront le consommateur à y voir plus claire.


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