Ci-dessous
reproduit à la virgule et à la faute près le texte paru sur le blog de Hervé This, à la suite une rapide présentation d’auteur et ma réponse puisque ces
lignes m’en ont inspiré une...
Le véritable scandale alimentaire
Depuis quelques années, le "monde" bruit
d'affaires alimentaires. On nous parle de pesticides (des résidus), de contamination
par des dioxines, de métaux lourds, de danger des additifs, on nous annonce le
pire, à chaque minute...
Je propose de penser que les "marchands de peur"
sont des salauds !
Car les faits sont bien différents... et, surtout, par le
beau temps d'été, je vois les jardins de banlieues ou de campagne pleins de
barbecues : nos concitoyens se bourrent allègrement de benzopyrènes
cancérogènes... en toute mauvaise foi, puisqu'ils savent parfaitement que ces
composés sont déposés par les flammes, et qu'ils sont dangereux. D'ailleurs, ne
doit-on pas rigoler (jaune?) quand on entend dire qu'il faut des acides gras
très spécifique... mais que l'on ne demande pas au chocolat ce qu'il contient,
ne matière de graisse ?
Oui, le véritable scandale alimentaire, ce n'est pas la
contamination des aliments (la très grosse majorité sont parfaitement sains),
mais la mauvaise foi du public, et la malhonnêteté des marchands de peur.
De même que nous devons revendiquer ( à l'industrie comme
aux artisans) des produits sains, loyaux, marchands, nous devrions faire une
loi, comme celle de 1905, pour imposer des informations justes, vérifiées,
pertinentes, relativisées...
Quel dommage que quelques uns préfèrent "vendre du
papier" au lieu de distribuer une information qui fasse grandir les
citoyens.
Tiens, une idée positive : et si l'on demandait à toute
personne évoquant des "dangers chimiques" (d'ailleurs, danger, ou
risque ?) si elle connaît la différence entre composé, produit, molécule ?
C'est cela, le vrai scandale alimentaire : que des individus
effraient leurs concitoyens avec des informations qu'ils ne comprennent pas !
Qui suis-je ?
Sur
ce même blog, voici en deux, tris mots comment l’auteur se présente, en toute
simplicité :
« Hervé This (contact :
herve.this@paris.inra.fr) physico-chimiste dans le Groupe de Gastronomie
Moléculaire, au Laboratoire de chimie d’AgroParisTech (UMR 1145
INRA/AgroParisTech), professeur consultant à AgroParisTech, secrétaire de la
Section VIII de l'Académie d'Agriculture de France, directeur scientifique de
la Fondation Science & Culture Alimentaire (Académie des sciences). Il est
le co-créateur, avec Nicholas Kurti, de la discipline scientifique nommée
gastronomie moléculaire. Ingénieur de l'Ecole Supérieure de Physique et de Chimie
de Paris (ESPCI) , il est aussi Conseiller scientifique de la revue Pour la
Science et chargé d'enseignements à Sciences Po Paris. Parmi les réalisations
dont il n'y a pas de raison d'être honteur : - introduction des Ateliers
expérimentaux du goût dans les écoles primaires, - création du programme
pédagogique de l’Institut des hautes études du goût, de la gastronomie et des
arts de la table - Ateliers Science & Cuisine pour les Collèges et les
Lycées - création de la cuisine moléculaire - création de la "Cuisine Note
à Note", la prochaine grande tendance culinaire. »
Ma réponse
Le véritable scandale moléculaire
Depuis quelques années, le
« monde de la cuisine » bruit d’affirmations mensongères. On nous
parle de « gastronomie » ou de « cuisine moléculaire » un
pléonasme aussi génial que celui du « développement durable », on
nous annonce le mieux, à chaque minute... Celui d’une cuisine révolutionnée,
réfléchie, bref, scientifique et raisonnée.
Je propose de penser que chacun
puisse garder ses injures pour lui et que l’on arrête de tromper les
consommateurs à l’instar des firmes agro-alimentaires qui prétendent nous
nourrir.
Car les faits sont bien
différents... Cette « cuisine-gastronomie de la molécule » n’existe
pas, elle est celle de notre quotidien : c’est celle qui consiste à faire
une mayonnaise qui prenne ou de faire monter des blancs en neige… celle que
l’on nous présente dans les médias – ceux tenus par les salauds ? – ne révolutionne rien sinon la
forme, pas franchement les saveurs… Elle est dite accessible, ouverte à tous,
démocratique…
…en toute mauvaise foi,
puisqu'ils savent parfaitement que certains produits utilisés par cette cuisine
moléculaire coûtent relativement cher et sont difficiles à se procurer ;
mais aussi que l’utilisation de certains produits chimiques n’est pas sans
risque, comme la lécithine de soja, à l’origine d’allergies ! Qui ment à
qui ?
Un peu de sérieux
Là s’arrête ma réponse mesquine, c’est si facile de trouver des brèches dans les activités des uns et des autres. Et là, nous serons d’accord, M. This : le véritable scandale n’est ni alimentaire, ni moléculaire, mais relève de la mauvaise foi et la malhonnêteté de certains marchands qui se fond de l’argent sur notre dos. Et pour reprendre vos mots : « De même que nous devons revendiquer (à l'industrie comme aux artisans) des produits sains, loyaux, marchands, nous devrions faire une loi, comme celle de 1905, pour imposer des informations justes, vérifiées, pertinentes, relativisées... »
Là s’arrête ma réponse mesquine, c’est si facile de trouver des brèches dans les activités des uns et des autres. Et là, nous serons d’accord, M. This : le véritable scandale n’est ni alimentaire, ni moléculaire, mais relève de la mauvaise foi et la malhonnêteté de certains marchands qui se fond de l’argent sur notre dos. Et pour reprendre vos mots : « De même que nous devons revendiquer (à l'industrie comme aux artisans) des produits sains, loyaux, marchands, nous devrions faire une loi, comme celle de 1905, pour imposer des informations justes, vérifiées, pertinentes, relativisées... »
Quel
dommage que quelques uns préfèrent depuis vingt ans bidouiller à nos frais dans
leurs labos en prétextant sauver l’humanité au lieu de contribuer à distribuer
une information qui fasse grandir les citoyens à l’instar des Elise Lucet et
autres Marie-Monique Robin.
Tiens,
une idée positive : et si l'on expliquait à toute personne évoquant une science
des aliments à quel point les gens se moquent au quotidien de la connaissance
des termes « composé », « produit », et « molécule » !
Sauf s’ils les aidaient à comprendre ce qu’ils donnent à manger à leurs enfants
tous le jours ou à clarifier les étiquettes…
C'est
cela, le vrai scandale : que des scientifiques fassent leur cuisine dans
leur coin plutôt que d’aider d’autres professionnels à dénouer les écheveaux de
la production alimentaire où la politique du moindre coût gouverne, et ce bien
plus longtemps que l’International Workshop on Molecular and Physical
Gastronomy de 1992.
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