Coincée entre le Berry et la Touraine, la Brenne
propose une alternative amphibie à la langueur des plats paysages alentour.
Archipels d'étangs en terre céréalière, la région vaut pourtant pour l'une de
ses spécialités : la carpe.
© PNR Brenne - Hellion - Van Ingen. |
On découvre pourtant, aux portes de cette ville, un
paysage qui n'a absolument rien à envier à la Dombes ou à la Sologne, avec ses
quelque 1200 étangs éparpillés sur presque 8 000 hectares… Ici, vivent des
espèces souveraines de mammifères, poissons, oiseaux et autres gibiers d'eau.
Oui, le pays est plat, mais tellement riche de son patrimoine, avec ses églises
et ses vieux bâtiments agricoles de pierres aux reflets roses.
Un paysage naturel ?
Un paysage naturel ?
Assèchement des marécages, défrichement des landes,
creusement de puits pour abreuver les bêtes dans les prairies… les moines ont
joué ici, comme en pays dombiste, un rôle déterminant dans la physionomie des
paysages, laissant, un peu plus que dans l'Ain, des forêts pour les cervidés…
Ceux-ci ne sont d'ailleurs qu'une facette de la diversité animale et végétale
de ce coin de France, qui - s'il souffre de l'exode de ses habitants - reste
d'une douce beauté mise en valeur par l'équipe du parc naturel régional de la
Brenne.
L'un des symboles de ces espaces amphibies, que de
nombreux amateurs et passionnés mêlés viennent fréquenter, reste la carpe ! Elle
demeure ici la reine incontestée dont les exploitants des étangs ont, depuis
vingt, pris la décision de rationaliser la production. C'est en février-mars de
l'année qui suit la naissance des alevins que ceux-ci sont transférés dans un
bassin. Ils y terminent une rapide croissance grâce à une alimentation à base d'œuf
et une oxygénation artificielle des trous d'eau pour éviter qu'ils étouffent.
Ceux qui auront survécu connaissent alors une
nouvelle difficulté, celle que représente pour eux le cormorans qui prélève sa
dîme dans les étangs.
Selon les estimations des professionnels, l'oiseau se
nourrit de 500 kilos à une tonne de poisson par jour sur les plans d'eau de la
Brenne. L'autre prédateur reste l'homme avide, par exemple, d'une bonne
marinade de carpe fumée…
Julien Frizot – Le Bien Public – Quartier libre n°235
(du 29 avril au 05 mai 2005).
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