La région Midi-Pyrénées? Une corbeille de fruits à
elle seule où trône en son centre le plus sympathique d'entre eux, celui que
l'on voit arriver avec plaisir sur nos étals : le melon. Mais, attention,
pas n'importe lequel, celui du Quercy.
En ces journées de printemps, que le ciel s'affaisse
sur la terre en nuages menaçants ou que le soleil inonde le sol de lumière, le
vent reste en Quercy le tumulte ondoyant qui balaie de son souffle les champs
et les vignes. Qui ne se plaît alors à admirer se ployer les épis de blé sous
la brise caressant les prés de sa main ?
Le sud du département du Lot ressemble à ces images
de douceur dont on a envie de noyer le lecteur plutôt que de lui asséner un cours
de géomorphologie. Là, épars, une jolie chapelle isolée témoignant de la foi
des hommes quercynois, un beau moulin aux ailes aspirées par les vents, là
encore, une ravissante bourgade avec sa place animée par le marché… Et aussi de
superbes maisons vigneronnes avec leurs toits méditerranéens et leur pigeonnier
échassier…
Ce pays que la blancheur de la pierre assimile
parfois aux régions les plus méridionales de notre continent reste pourtant une
des plus extraordinaires palettes de couleurs de la région, avec, notamment,
ses fruits gorgés de soleil. Bienvenue dans le verger du bonheur ! Dans sa
corbeille, en très bonne place, le melon rose du Quercy n'est pas le moindre
d'entre eux.
Un certificat pour le melon
Un certificat pour le melon
Encore contenue dans une sphère de production privée
au début du XXe siècle, cette grosse boule à la robe verte trouve de
nouveaux débouchés provoquant ainsi l'augmentation des surfaces cultivables.
Quercy blanc, mais aussi Gascogne et Marmandais se couvrent de cultures. Après
la Seconde Guerre mondiale, le phénomène s'amplifie encore. Le pays quercynois
décide alors de jouer la différence : une démarche d'Indication
géographique protégée (l.G.P.) s'articule autour des producteurs sous le label
« Melon du Quercy ». Une zone pédologique et un espace traditionnel
sont définis et un cahier des charges institué par arrêté ministériel
(1998) : le melon est désormais soumis à un Certificat de conformité qui
précise les règles de production. Des tests sensoriels permettent par ailleurs
de connaître les qualités gustatives du produit à toutes les étapes de sa
« gestation », les variétés mises rigoureusement à l'épreuve, la
récolte s'effectue à la maturité optimum.
Tout converge pour assurer la qualité du produit, un
produit, pour l'anecdote, dont la couleur orange de la chair s'explique par la
forte présence de pigments caroténoïdes et, en particulier, en Bcarotène. À ces
efforts s'ajoutent ceux du conditionnement : après un tri sélectif
effectué à la main, les melons sont calibrés et emballés. Cette dernière
opération fait l'objet d'un étiquetage identifiant le parcours du fruit de son
champ à l'assiette du consommateur. Traçabilité oblige !
Julien Frizot – Le Bien Public – Quartier libre n°240
(du 03 au 09 juin 2005).
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