mardi 22 mai 2012

Depuis aujourd'hui, votre poisson vient d'ailleurs

Depuis le 21 mai, jour appelé « jour de dépendance » par les spécialistes, le poisson que vous trouverez sur les étals des poissonniers n'est plus issu de la pêche française mais est importé.

D’après une étude de New economics foundation (Nef) et Ocean2012, une alliance d'ONGs dont on ne peut pas dire qu’elles soient souvent citées dans les médias : si nous devions, dans l’Hexagone, compter sur nos seuls productions de poissons – issues de la pêche et de l’aquaculture – nous ne pourrions plus manger de poisson depuis hier, lundi 21 mai 2012. En deux mots, la France consomme depuis aujourd’hui du poisson importé !
Pire, cette date à partir de laquelle nous importons remonte le calendrier année après année : l’année dernière, cette date tournait autour du 10 juin.
Comment ces ONGs ont-elles définit cette date de « jour de dépendance » ? Tout simplement en rapportant la consommation du pays au total des prises de ses pêcheurs dans les eaux nationales et européennes, non sans oublier d’y ajouter les produits issus de l'aquaculture (sans lesquels cette date tomberait d’ailleurs cette année le 8 avril dernier, NDLR).
Une situation préoccupante ?
En 1990, le jour de dépendance de l’Hexagone tombait le 6 septembre. En cause ? L’augmentation de la consommation, que les Français ne sont par ailleurs pas les seuls à connaître. On estime la consommation mondiale être passée de 9 kg par an et par personne en 1960 à 17,1 kg en 2007. En Europe, cette consommation est plus élevée encore : elle serait de 22,1 kg par an et par personne.

En cause, la surpêche, dictée par une forte croissance de la demande. Ne prête-t-on pas au poisson nombre de vertus et ne recommande-t-on pas d’en consommer deux fois par semaine ?
Pour ceux qui penseraient que la solution réside dans l’augmentation de la production aquacole, sachez qu’elle est elle-même fortement consommatrice de poissons et que le débat bat plein sur son impact d’abord, sanitaire sur les poissons, mais aussi environnemental.

Nous voilà, consommateurs, pris entre deux feus, celui des diététiciens soucieux de notre équilibre alimentaire d’un côté, et celui des écologistes soucieux de la préservation des équilibres biologiques, de l’autre… Bien malin aujourd’hui, celui qui peut prédire de quel côté la balance penchera demain…

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