RHONE-ALPES : LE COIRON
La mûre reste pour beaucoup une baie attrapée dans
un buisson sous la menace des épines et des punaises… Qui ne s'est pourtant
jamais délecté de ces confitures à robe aussi sombre qu'une nuit sans Lune ?

Ce fruit de la famille des rosacées reste tout de
même souvent associé à une mauvaise plante des lisières de bois, des bas-côtés,
avec son envergure aussi impressionnante (presque cinq mètres !) et ses
épines prêtes à accrocher le plus gourmand des promeneurs. Ce physique un rien
pas très gracieux se conjugue aussi avec une endurance remarquable, puisque la
mûre peut résister à des températures polaires proches de -25°C ! Et pour
couronner le tout, elle pousse sur tous les types de sol. Bon, d'accord, elle
possède tout de même des avantages, des qualités, notamment en matière
diététique : ce fruit fait preuve d'une bonne richesse en vitamine C, mais
aussi en fibre, en magnésium et potassium.
Il ne faut pas non plus y chercher l'excellence
d'autres fruits : la mûre contient 85 % d'eau, des glucides de
l'ordre de 8 à 10 %. Pour ce qui est de la valeur calorique, elle
s'apparente à celle de la pomme avec 54 kcalories. À relever, des traces
d'oligo-éléments, comme le zinc, le manganèse ou le cuivre. Bref, un
sympathique cocktail recommandé dans la prévention des maladies
cardio-vasculaires, la fortification des gencives et aussi les soins contre les
ulcérations de la bouche. Oui, mais voilà, le marché de la mûre cultivée reste
à bien des égards à l'état embryonnaire, et la consommation de ce fruit reste
le fait des glaneurs et glaneuses, menus plaisirs chapardés sur les bords de
route.
Julien Frizot – Le Bien Public – Quartier libre n°258
(du 07 au 13 octobre 2005).
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