lundi 31 décembre 2012
dimanche 30 décembre 2012
mercredi 26 décembre 2012
Un Noël sous le signe de l’huile de palme ?
De petits écarts pour les fêtes ? Sûrement, tant les tentations sont
nombreuses, notamment quand surgissent papillottes, crottes en chocolat et
autres boîtes garnies…
L’huile
de palme est omniprésente dans notre alimentation et ce tout au long de
l’année. Et la « trêve hivernale » concerne bien des secteurs mais
pas celui de l’alimentation. Alors, si vous voulez abuser des chocolats de Noël
sans pour autant doubler votre absorption d’huile de palme, évitez les
chocolats fourrés.
© J Frizot. |
Si
une directive européenne entrée en vigueur en 2000 interdit aux fabricants de
chocolat d’utiliser autre chose que du beurre de cacao dans leurs compositions,
les chocolats vendus se composent bien souvent d’un « cœur » – qui
concerne le fourrage – et d’une couche externe, dit « enrobage »… Or,
la directive supranationale ne légifère que sur l’enrobage ! Une petite
nuance qui, bien sûr, n’aura pas échappé aux industriels…
Maintenant,
pas question de les montrer du doigt : sur le sujet, ces professionnels
profitent d’une législation bien indécise, et c’est là que le bas blesse.
Source : www.consommerdurable.com
Source : www.consommerdurable.com
lundi 17 décembre 2012
« Climats » bourguignons à l'Unesco ? 2012, une année mitigée
Une
nouvelle année s’achève pour le dossier d’inscription au Patrimoine mondial de
l’Unesco des « climats » du vignoble bourguignon. Petit retour sur
les quelques faits marquants de l’année.
A
l’enthousiasme du début d’année succède un léger scepticisme dans les rangs des
nombreux soutiens au dossier bourguignon. Certes, et plus que jamais, la
mobilisation reste de mise pour soutenir l’inscription au Patrimoine mondial de
l‘Unesco des « climats » du vignoble bourguignon, mais deux nouvelles
ont tout de même remué la région, toute acquise à cette cause.
Petit
retour sur le début d’année : en janvier dernier, le Ministère de la
Culture sélectionnait le dossier des « climats » pour être présenté
au Comité du patrimoine mondial, pensait-on alors, vers juillet 2013.
Mais voilà,
en juin dernier, et à la demande de l’Unesco, la France retardait d’un an
l’examen du dossier de candidature bourguignon.
Et
voilà quelques semaines, la Champagne déposait auprès des membres du Comité
national des biens français un volumineux dossier afin que le paysage
champenois rejoigne la liste des quelque 936 sites déjà classés dans le
monde ! Une première étape dans la course de fond en vue de l’éventuel
classement qui pourrait, avec cette année de report du dossier bourguignon,
redistribuer les cartes dans les couloirs feutrés de l’Unesco…
mercredi 12 décembre 2012
La résurrection de la « coucou »
BRETAGNE : LE PAYS
RENNAIS
A l’approche des fêtes de
fin d’année, petite visite en pays rennais à la coucou, tendre volaille
méconnue qui a toute sa place dans ni assiette.
Rennes,
douzième ville de France, métropole de la Bretagne, irrigue de ses activités un
large bassin, en fait une vaste dépression, qui offre aux visiteurs toute la
variété du patrimoine breton des marches…
Loin
des enclos paroissiaux de l’extrémité finistérienne, le pays rennais constitue
un ensemble de jolis villages, lotis au milieu d’une campagne parsemée de
belles demeures seigneuriales, de beaux manoirs, mais aussi d’églises
originales et autres croix de cimetière. Au cœur de cette belle province, sa
capitale, la ville de Rennes, hélas malmenée par l’Histoire. En 1720,
l’incendie qui se déclenche dans une boulangerie embrase tout le centre de la
cité pendant pas moins de… six jours ! Les habitations étant alors pour
leur plus grande partie en bois, la ville est au trois quarts détruite.
Il
n’en reste aujourd’hui qu’un bien modeste pâté de maisons de style médiéval… La
reconstruction s’effectue promptement. Les édiles locaux interdisant toute
construction en bois, la ville se pare de belles et larges rues à angles droits
dans un style résolument moderne, où le granit domine. Mais telle une
malédiction, c’est encore le feu qui vient nuire à la belle bretonne :
dans la nuit du 4 au 5 février 1994, un incendie ravage le bâtiment du
Parlement, miraculeusement épargné par les flammes de 1720.
Rennes
et son pays, endurci aux épreuves et résolument prompt au renouveau ?
Peut-être. C’est en tous les cas ce genre de démarche de résurrection dont
bénéficie la coucou de Rennes, un gallinacé menacé que des producteur remettent
au goût du jour depuis plus d’une dizaine d’années.
Des animaux bagués pour le marché
Au
XIXe siècle, cette volaille semble omniprésente dans la campagne rennaise,
cuisinée par toutes les familles qui possède une basse-cour mais aussi celles
qui l’achète sur les étals des marchés locaux. Comme bien des espèces animales
ou des variétés de fruits et légumes, la bête n’échappe pas à la course
technologique et à la productivité de l’Après Guerre. La plupart des
exploitants s’imagine chefs d’entreprises poussées dans leurs ultimes
rendements. La coucou de Rennes s’efface alors face à des espèces de volatiles
de croissance plus rapide !
C’est
par la culture que vient le salut du gallinacé : l’Ecomusée de Bretagne
semble porter un intérêt croissant à l’animal au fur et à mesure que ses
recherches demeurent infructueuses. La coucou aurait-elle disparue sans crier
gare ?
Non…
Une poignée de spécimens est découverte dans la banlieue rennaise et l’Ecomusée
lance l’initiative de relancer sa production moribonde avec quelques
agriculteurs. Pour cela, rien de telle qu’une image de qualité, celle par
exemple de l’élevage traditionnel. Celui-ci exclut les farines de viande et de
poissons, les OGM, les antibiotiques et les hormones de croissance. Les animaux
sortis sur le marché seront aussi bagués, pour les dissocier de leurs concurrents.
Et les efforts finissent par payer : la chair au léger fumet de noisette
de l’animal séduit les restaurateurs qui trouvent dans cette viande blanche
nombre d’atouts pour leur grande cuisine.
Julien Frizot - journal Le Bien Public - Quartier Libre n° 269 (du 23 au 29 décembre 2005).
Julien Frizot - journal Le Bien Public - Quartier Libre n° 269 (du 23 au 29 décembre 2005).
samedi 8 décembre 2012
mercredi 5 décembre 2012
Saussignac : et David devint Goliath…
AQUITAINE : LE BERGERACOIS
Le modeste vin blanc de Saussignac vient
d'acquérir ses hautes lettres de noblesse qui lui permettent de rivaliser avec
son encombrant voisin monbazillac. Chronique périgourdine d'un vin en devenir…
En aval du Périgord noir et du Sarladais, la vallée
de la Dordogne s'évase largement, laissant assez de place pour les cultures
maraîchères sur ses berges. Les coteaux sont envahis par la vigne, par les vins
pécharmant au nord, les bergerac au sud. C'est de ce côté. là, tournant le dos
au sud, que naissent deux des meilleurs vins de ce Périgord pour qui apprécie
les liquoreux : le monbazillac, d'abord, le plus médiatique, situé à deux
pas de la capitale, locale, Bergerac, et le saussignac, son très proche voisin
géographique, beaucoup moins connu mais largement aussi bon. Si le premier
roule des mécaniques avec son superbe château dont la belle silhouette, devant
les alignements de sarments, illustre tous les guides de la région, Saussignac
n'est qu'une modeste commune qui coule des jours paisibles en cette région
bénie des dieux. Et ce à plus d'un titre, puisque sur le levant, la commune est
accolée au vignoble de Monbazillac, donc, et sur le couchant, par celui de
Sainte-Foy (vins du Bordelais).
Pour faire simple, il était une fois un vignoble,
objet de nombreuses louanges dont celles de François Rabelais dans son
Pantagruel, dont le vin souffrait de l'omniprésence envahissante de son
puissant voisin. Si les décrets du 9 octobre 1956 - reconnaissant partiellement
le terroir - et du 25 janvier 1967, donnant droit aux viticulteurs de
mentionner sur leurs étiquettes « Côtes de Bergerac-Côtes de
Saussignac » permettaient à ce vin d'exister, ils ne donnaient pas
pleinement satisfaction aux producteurs. Ceux-ci organisèrent leur émancipation
en obtenant, par le décret du 28 avril 1982, que leurs vins blancs moelleux
portent le nom de Saussignac.
Des vins de grande finesse
Naquit ce jour un nouveau vignoble, légitimement
posé sur quatre communes (Gageac-Rouillac, Monestier, Razac de Saussignac et
Saussignac) comptant 903 hectares de vignes blanches. Mais que propose ce vin
par rapport à son voisin ? Ce vin AOC est avant tout un blanc né de
l'assemblage des cépages sémillon, sauvignon, muscadelle, ondenc et chenin
blanc. Ce breuvage puise dans ces derniers de l'amplitude et une richesse
d'arômes comme le tilleul ou le pamplemousse… L'affaire aurait pu en rester là,
si les producteurs n'avaient pas pris conscience du potentiel de leur
vin : ils amorcent de fait un sérieux tournant au début des années 1990.
Après plusieurs années d'expérimentation, ils mettent en évidence les capacités
du saussignac à devenir un vin blanc liquoreux. Leur syndicat (C.I.V.R.B)
décide alors de défendre le dossier auprès de l'INAD. Jusqu'en 2004, les
viticulteurs produisent un vin liquoreux par dérogation de l'institut, une
dérogation accordée à tous les producteurs démontrant des degrés naturels
conformes aux normes des liquoreux et avec interdiction de chaptaliser (ajouter
du sucre, une grande première en France depuis février 2005). Les vins de
Saussignac passaient dans un autre univers, une autre finesse développant des
arômes d'acacia, de pêche, voire de chèvrefeuille : ils deviennent alors
des vins de bonne garde (5 à 10 ans), mais guère au-delà. Ce sont aussi des
vins à boire jeunes, toujours avec modération.
Le millésime 2005 sera donc le premier de cette
nouvelle ère officialisée par décret à pouvoir circuler dans la cour des grands
liquoreux au même titre que le monbazillac. Et les choses ne devraient pas en
rester là puisque l'INAD et le syndicat travaillent en ce moment à la révision
de l'aire de production.
Julien Frizot – Le Bien Public – Quartier libre n°260
(du 21 au 27 décembre 2004).
samedi 1 décembre 2012
Les légumes d’antan sont de retour, sur France 5
Dimanche
2 décembre 2012, France 5 diffuse un documentaire sur le retour dans nos assiettes
de légumes il y a encore peu oubliés ou relégués.
Panais,
cerfeuil tubéreux, pâtisson, rutabaga, topinambour : ces noms de légumes ne
parlent pas à nos jeunes générations post soixant-huitardes.
Synonymes
de privations pour nos grands parents, elles avaient été délaissées
après-guerre et font leur retour depuis quelques années dans nos assiettes sous
l’impulsion de grands chefs.
France
5 leur accorde un documentaire dans la série « le doc du dimanche »
sous le titre : « légumes d’antan, retour gagnant »
On
reste admiratif devant la diversité de ces oubliés qui resurgissent du passé pour mieux séduire nos papilles. Pour
les observateurs de nos tendances ? Une nouvelle preuve du réel besoin qu’expriment
les consommateurs d’un retour à l’authentique. Leur retour aiguise hélas les
appétits de la grande distribution, toujours prête à la découverte de nouveaux
marchés pourvus que ceux-ci se conjuguent en euros.
Telle est la démonstration simple et efficace de ce reportage qui hélas laisse peu d’espoir sur l’issue de cet engouement : en
témoigne la dégustation de deux tomates « cœur de bœuf » par un chef étoilé, une variété très
« à la mode l’été dernier sur les marchés », l’une authentique,
l’autre de grandes surfaces. Devinez qui l’emporte ?... La première, bien sûr, fondante et goûteuse mais non sans laisser un peu d'amertume en bouche : la grande distribution va-t-elle une fois de plus tuer dans l'oeuf l'essor de ces légumes d'antan à trop vouloir écouler des hybrides insipides ?
France
5, dimanche 2 décembre à 20h35 : « légumes d’antan, retour gagnant »
jeudi 29 novembre 2012
Raphanus le vertueux
Dit
« de Paris », le gros radis noir reste le parent pauvre de nos
tables, effacé par la renommée du radis rouge que l’on consomme en botte tout
au long de l’année. Avec l’approche de l’hiver, découvrez ce plaisant légume
aux vertus innombrables.
Entre
la ceinture du périphérique parisien au Sud et l’abbaye de Royaumont, au Nord
se déroule le Parisis, aujourd’hui pour moitié envahie par une urbanisation
galopante, jadis parcouru d’odorants vergers, désormais effacés par nécessité
immobilière. Il n’est, dans la région, pas un village dont la population ne
croisse ; une route qui, du jour au lendemain, ne soit élargie parce que
devenu un axe prioritaire pour mener les populations au pied de leur pavillon…
Mais le paysage verdoyant n’a pas disparu : entre les derniers
développements industriels et les vastes champs de cultures balayés par les
vents, subsistent quelques uns de ces vergers et cultures maraîchères, une
sorte de ceinture légumière et fruitière qui ourle la limite urbaine de la
grande couronne parisienne.
Des allures de séminariste
Des allures de séminariste
C’est
sur ces terres de confins, aux marches de Paris et de son Parisis, que pousse,
entre autres légumes, le gros radis noir, dit « de Paris », une
vieille présence puisqu’il était déjà connu au Moyen Age, voire bien avant. On
peut tout au moins avancer que, à ces époques reculées, ce radis devait avoir
une autre saveur tant on sait que les croisements et autres sélections ont
permis d’obtenir, depuis quelques décennies, des variétés fraîches et
croquantes.
Ce
radis noir fait un peu penser à un jeune séminariste drapé dans sa robe noire
ourlée d’un col blanc… Le radis noir s’épluche, en effet , au couteau économe,
ce qui laisse apparaître une chair blanche que l’on aura pris soin de trancher
en fines lamelles.
Intégré
dans la famille des « gros raids » en opposition avec les
« petits radis », comme le rouge-blanc classique que nous consommons
souvent, il apparaît comme long et trapu. On ne lui reconnaît que peu de vertus
nutritives, mais, en revanche, de nombreuses propriétés médicinales. Si sa fane
contient de bonnes quantités de provitamines A, de vitamine C et de fer, le
radis est riche en soufre et vitamine B, et un excellent stimulateur des
sécrétions intestinales. En deux mots, il est conseillé de déguster le radis
bien frais et de bien le mastiquer. Sa consommation aurait aussi un effet
antibactérien sur notre flore digestive.
S’il
est conseillé en aux personnes hépatiques ou ayant des problèmes de vésicule
biliaire, il doit être épluché avant d’être consommé, cru ou cuit.
dimanche 25 novembre 2012
vendredi 23 novembre 2012
Un premier « drive » fermier en Gironde
Désormais,
les courses en « drive » ne sont plus la seule panacée des hypermarchés.
Les producteurs girondins s’y sont mis : l’illustration concrète de la
logique « du producteur au consommateur. »
L’initiative
est toute récente, à peine un mois : une vingtaine de producteurs locaux ou des départements
limitrophes privilégient le circuit court pour écouler leur production (viande,
fromage, vin, fruits…) au moyen d’un « drive » à l’américaine installé
à Eysines, dans la proche banlieue de Bordeaux. A l'initiative du projet, la Chambre d’Agriculture de Gironde qui conjuguer ici les initiatives des réseaux Bienvenue à la ferme et Producteurs de pays avec l'Internet.
Au
programme, pas moins de 200 références disponibles que les consommateurs
passent acheter sur Internet avant le lundi soir pour venir en prendre
livraison quelques jours plus tard.
Avec
déjà plusieurs centaines de personnes inscrites depuis l’ouverture officielle
du « drive », ce premier point entre dans une phase expérimentale de six de mois. Mais, s'il venait à trouver si vitesse de croisière, on parle déjà d’en ouvrir un second pour un objectif de
sept à huit d’ici dix-huit mois.
lundi 12 novembre 2012
« Taxe Nutella » : l’huile de palme en sursis ?
Les
huiles riches en acides gras saturés – comme l’huile de palme – ont encore de
beaux jours devant elles en France : le projet d’amendement visant à
surtaxer ces huiles vient d’être reporté aux calendes grecques…
La
nouvelle est tombée ce mercredi : la commission des Affaires sociales de
l'Assemblée nationale a repoussé l’amendement appelé depuis son dépôt par les
écologistes « amendement Nutella ». Celui-ci visait à augmenter de 300 % la taxe sur l'huile de palme, ingrédient entrant notamment dans la composition de la fameuse pâte à tartiner
Nutella.
L’idée
pourtant soutenue en amont semblait pourtant intéressante : envoyer « un
signal à destination des industries agroalimentaires pour qu'elles substituent
à ces huiles de nouvelles compositions plus respectueuses de la santé
humaine ».
En
cause ? L'huile de palme qui serait aujourd’hui dangereusement à la mode
pour ses très nombreux avantages dont jouissent par son usage les industriels
de l’agroalimentaire :
-
elle renforcerait le craquant et le croustillant de certains aliments ;
-
elle permettrait d’allonger la durée de vie d'autres produits par ses vertus
anti-oxydantes ;
-
elle apporterait une texture fondante (type Nutella) ;
- et, cerise sur le gâteau, elle ne nuirait pas à la saveur de tous les produits qui l’intègrent dans leur
recette. Autant dire tout de suite en quelques mots : la plus grande part
d’entre eux !
Adrien Gontier, jeune strasbourgeois étudiant en chimie, avait traqué pendant un an l'huile de palme
sur les étiquettes des produits qu'il achetaient, et s'était aperçu qu'elle
était camouflée sous de très nombreuses appellations.
Les
membres de la commission auraient-ils été influencés par nos voisins danois
qui, voilà quelques jours, ont abandonné leur taxe sur leurs produits gras
instaurée en 2011. La raison de cet abandon ? Une fiscalité jugée au bout
de deux ans inefficace dans la lutte contre les raisons de augmentation du
nombre de personnes obèses au Danemark.
Que reste-t-il de tout ceci aujourd'hui ?
Que reste-t-il de tout ceci aujourd'hui ?
- Une demi-mesure, une de plus, jetée à la poubelle : pour limiter
l’absorption d’un produit jugé nocif pour la santé, rien de tel que son
interdiction, non ?
- tout le monde commençait à regarder du côté de son porte-monnaie pour
savoir combien allait lui coûter son « Nutella »… Or, cette taxte
était censée être un avertissement aux industriels pour qu’ils trouvent une
alternative à cette graisse qui pose d’autres soucis sociétaux et économiques, et non pas de stigmatiser les consommateurs…
Maintenant, reste à savoir si quelqu'un, type "lanceur d'alerte" ou un politique courageux, relancera la question… En attendant, bonnes tartines !
Maintenant, reste à savoir si quelqu'un, type "lanceur d'alerte" ou un politique courageux, relancera la question… En attendant, bonnes tartines !
(*)
Une taxe de 2,25 €/kg de graisse saturée sur tous les produits vendus contenant
plus de 2,3% de ces graisses dans leur composition.
vendredi 9 novembre 2012
Salon du blog culinaire 2012, ne l'oubliez pas !
Forts
de leurs succès auprès d’un public croissant, les blogs culinaires francophones
tiennent tous les ans depuis une demi douzaine d’années leur salon en terre
picarde, à Soissons.
On
compte en cet automne 2012 plus de 3500 blogs de cuisine francophones sur la
Toile, de quoi générer des millions de notes, d’articles, de trucs et d’astuces
pour d’aussi nombreux passionnés, souvent galvanisés par les médias comme en
témoignage l’explosion d’émissions « culinaires » à la télévision.
En
partenariat, notamment, avec 750 grammes, devenu en quelques années le 2e blog le plus fréquenté,
l’Adelys, l’Association des étudiants du lycée hôtelier de Soissons (terre d'élection du site sus-nommé) fait son
show des 16 au 18 novembre prochain…
En trois lignes, le programme
de ce week-end :
Le vendredi 16 novembre
2012
- A l'Abbaye Saint Léger
Spectacle : Musique et
Gastronomie
- A la scène culturelle du
Mail
Le samedi 17 novembre
2012 et dimanche 18 novembre 2012
Lycée Hôtelier de Soissons
et Abbaye Saint-Léger
- des démonstrations de
cuisine et de vin par les blogueurs ;
- des ateliers
partenaires ;
- des ateliers
participatifs ;
- des tables rondes et
rencontres sur le thème du Vin ;
- un food camps…
Il est encore temps de s’y inscrire pour venir participer à ses dizaines d’animations !
jeudi 8 novembre 2012
Timadeuc : le fromage des irréductibles…
BRETAGNE : LE
PORHOËT
Ils n'ont pas que le chapeau rond, les Bretons…
Ils ont aussi un fromage du type pâte pressée non cuite, que perpétue l'abbaye
de Timadeuc faisant ainsi mentir l'idée que la Bretagne n'a pas sa place sur un
plateau de fromage.
Bréhan, vous connaissez ? Nous sommes ici au
cœur du pays de Porhoët, un morceau du massif armoricain composé de vieux
plateaux schisteux et granitiques. Autour de ce village au nom sec comme le
roc, c'est un peu le pays des korrigans et des elfes, ces esprits malicieux qui
jalonnent les légendes celtes de Breizh (la Bretagne). Pays de landes et de
bois, il jouxte le pays de Paimpont et sa fameuse forêt côté levant et
constitue, du nord au sud, une zone de transition entre cette Bretagne qui
descend vers le golfe du Morbihan et le septentrion, plus déchiré, des pays de
Penthièvre, de Goëlo et de Trégor. Ici, tous les villages fleurent bon la bolée
de cidre en accompagnement des crêpes de sarrasin, la pierre y est grise, rude,
dense… De ces matériaux presque inusables dont les bâtisseurs firent églises,
chapelles, calvaires et autres enclos. Voilà pour le décor général, parce que,
a y regarder de plus près, Bréhan aurait plus des allures de village gaulois
résistant à « l'envahisseur » qu'à un bourg de contes et légendes.
Toute ressemblance avec le sujet d'une fameuse bande dessinée d'origine belge
ne serait que fortuite. Il n'empêche !
Timadeuc, une ferme pilote
Timadeuc, une ferme pilote
Les éléments du récit se mettent en place voilà deux
siècles, quand des moines trappistes s'installent vers 1841 dans les environs
du bourg de Bréhan et créent l'abbaye de Timadeuc. Dès le début, les moines
souhaitent mettre à profit - à l'instar des Bourguignons de Cîteaux - le
cheptel bovin et laitier dont ils disposent pour produire un fromage local,
unique, une sorte de signature, un peu comme la potion magique de Panoramix.
Bref, quelque chose à eux, à ne partager avec personne. Ils s'inspirent alors
de la recette du fromage port-salut, celui que confectionne leurs voisins
moines de Mayenne, tout proches.
Le sérieux de la démarche, la technicité des moines -
toujours formés pour être à la pointe des connaissances techniques, qu'il
s'agisse de fabrication ou d'hygiène - faisaient déjà de l'abbaye, dans les
années 1950, une des installations les plus modernes : la fromagerie de
l'abbaye de Timadeuc est alors une ferme-pilote en Bretagne ! Dans les
années 1960, les moines abandonnent l'élevage porcin et avicole pour ne se
consacrer qu'au seul fromage dans une démarche qualitative qui se résume en
quelques lignes : le respect d'un cheptel limité, « compte tenu des
contraintes liées à la traite », précise frère André, un travail
méticuleux de la pâte caillée et une expérience jamais prise en défaut !
Le fromage est fabriqué deux fois par semaine, pour produire une pâte dite
pressée non cuite, disposant d'une croûte naturelle et blonde. Les années
passant, les moines de l'abbaye de Port-du-Salut ont stoppé leur activité
fromagère, laissant seuls les trappistes de Timadeuc… Mais il ne s'agit nullement
d'une production étriquée : pas moins de quarante tonnes de fromage
sortent de l'abbaye, à destination, bien sûr, de l'accueil de celle-ci, mais
aussi des comités d'entreprise et des épiceries de détail, voire de quelques
grandes surfaces de la région Bretagne…
Julien Frizot – Le Bien Public – Quartier libre n°210
(du 05 au 11 novembre 2004).
mercredi 31 octobre 2012
Une campagne officielle contre le gaspis alimentaire
Le ministère de l’Agriculture, de
l’agroalimentaire et de la forêt lance ces jours-ci une campagne de
sensibilisation auprès des communautés en ligne au moyen de visuels ludiques et
décalés avec pour slogan : « Manger c’est bien, jeter ça
craint » !
© |
« Il faut vendre au plus juste. Les
packs de produits incitent à trop acheter. Nous voulons faciliter la vente à
l’unité dans les rayons. Certains industriels réfléchissent avec nous à cette
réduction des volumes. Nous favoriserons aussi les promotions différées.
Aujourd’hui, si vous achetez deux produits dans le cadre d’une promo, vous
partez avec un troisième gratuit, qui risque de se périmer. Demain, le magasin
proposera au client d’emporter son lot plus tard », souligne Guillaume
Garot, ministre délégué du gouvernement Ayrault, qui fait aussi ce constat :
« Chaque Français jette de 20 à 30 kg de nourriture par an. Ce
gaspillage représente environ 400 € pour une famille de 4 personnes. »
La campagne de communication interpelle aussi
le consommateur sur le fait que pas moins d 50 % des aliments qui finissent à
la poubelle sont des fruits ou des légumes qui présentent un défaut ou un
aspect défraîchi ou un peu abîmé.
Pour en savoir plus ou télécharger les
visuels : Manger-c-est-bien-jeter-ca-craint
Que boire avec… une quiche ?
A
chacun sa quiche. Alors, à chacun aussi le choix du vin qui pourrait se marier
avec ce plat qui se conjugue facilement au pluriel. Quelques pistes pour vous
orienter…
Lointain
le temps où la quiche lorraine se déclinait au fromage avec une simple migaine
sur une pâte. Aujourd’hui, parlez à un Lorrain de mettre quelques
« brindilles » de fromages râpés sur son plat régional… Le lardon
semble s’être définitivement substitué, tel l’oisillon poussant hors du nid ses
éventuels rivaux.
La
quiche lorraine
On
pourrait concevoir de la marier à un vin rouge, de type rouge fruité et léger
tel que juliénas, saint-amour ou des rouges du nord de l’Yonne, irancy et
autres côtes d’Auxerre.
On
lui préférera pour notre part un blanc alsacien du genre riesling ou klevener.
La
quiche au saumon
Elle
s’accommodera sans souci d’un petit hermitage blanc.
La
quiche aux légumes ou aux poireaux
Proposez-lui
la délicatesse d’un petit vin d’Anjou, comme un chinon, un bourgueil ou un
saumur-champigny, voire, comme sa cousine lorraine, un côte d’Auxerre, rouge,
bien entendu.
La
quiche au fromage (chèvre)
Adoptez
un vin de ces petits vins frais du centre, comme un quincy ou son proche
voisin, un reuilly.
mercredi 24 octobre 2012
Le rêve blanc de Sully…
PACA : LA CAMARGUE
Basmati, thaï… Si les Français ne jurent que par
les riz parfumés d'origine exotique, le riz de Camargue n'en demeure pas moins une
valeur sûre dans une concurrence où les parts de marchés sont âprement
disputées.
On pourrait gloser pendant des heures sur la magie
des paysages locaux, évoquer la beauté du nord du delta, le dépaysement
provoqué par ces ranchs posés entre quelque bois épars. Plus au sud, on
pourrait vanter le mystère enveloppant les roselières, les lagunes et les
marécages. Mais on s'éloignerait presque de l'essentiel, c'est-à-dire du rôle
de la riziculture dans les environs, et de la façon dont cette présence aide à
la préservation d'un équilibre que les bras du Rhône, endigués depuis plus d'un
siècle, ne permettent plus d'entretenir.
Autant être clair, sans l'espèce Oryza Sativa - du nom de la variété locale - le coin ne serait
qu'une vaste zone désertique et hostile, dévorée par le sel.
Notre bon vieux Sully caressait déjà le rêve de
cultiver la céréale dans la région, mais il faut attendre l'époque d'une
certaine modernité, le XIXe siècle, pour voir apparaître des
évolutions notables dans une production qui reste médiocre. C'est de cette
époque que datent les travaux gigantesques édifiant un impressionnant système
d'irrigation capable d'apporter l'eau douce dont le riz a besoin. Principe
élémentaire de cette opération : l'apport d'eau douce empêche l'eau salée
de remonter des sous-sols et de brûler la végétation.
98 % du riz français
Mais tout problème n'en est pas pour autant résolu.
Le riz connaît une époque de vache maigre, voici une vingtaine d'années. Les
marais salants se partagent alors le territoire de Camargue avec te blé, le riz
souffre d'une chute des prix. Puis les cours reprennent à la hausse. Une
aubaine. Les producteurs, alors en plein effort pour remonter la pente,
bénéficient directement de cette conjoncture nouvelle. Aujourd'hui, les
chiffres sont là : 20.000 hectares récoltés par près de 300 agriculteurs
pour une production variable, selon que l'on parle de riz dit
« paddy » ou de riz blanchi (*), de près de 110.000 tonnes par an.
En parallèle, les producteurs lancent des démarches
pour obtenir une certification de conformité avec un objectif louable: produire
un riz irréprochable et ceci dans le respect environnemental le plus complet.
Cette démarche, couronnée de succès en 1998, en appelle une autre, celle de
l'Indication géographique protégée (lGP) « riz de Camargue », acquise
en 2000.
Aujourd'hui, la Camargue n'est pas peu fière de
produire 98 % du riz français avec un rendement à l'hectare de l'ordre de
6 tonnes !
(*) Le riz paddy est le riz brut à la récolte. Pour
être appelé « blanchi », il doit d'abord être décortiqué et
débarrassé de sa balle non comestible qui l'entoure, à cette étape, il est dit
« complet » ; le grain est ensuite poli pour le débarrasser de
ses téguments et du germe : là, il est dit « blanchi ».
Julien Frizot – Le Bien Public – Quartier libre n°208
(du 22 au 28 octobre 2004).
Que boire avec… du potiron ?
Citrouille,
potiron, la saison est aux cucurbitacées de type « courges » et, si
certains s’accommoderont de transformer les premières en lanternes, d’autres préfèreront cuisiner les secondes. Mais avec quel vin partager ces plats ?
© CuisineAz. |
D’abord,
petite précision sur les deux courges : si la première est de forme plus
ronde et sa chair plus filandreuse que celle de la première, elle devient un
peu la star d’Halloween et de ses expressions morbides. La seconde, à la chair
un peu plus sucrée que la citrouille, se retrouve aussi plus facilement débitée
en cube et moulinée pour être déclinée en plats salés ou sucrés.
Il
y a la version soupe ou velouté, pour laquelle il faudra privilégier un vin
léger et vif`. Pourquoi pas un vin de Loire type vouvray ? On peut aussi
envisager d’ouvrir une bouteille de bordeaux clairet.
La
version broyée en purée peut se marier avec un rouge du Beaujolais, comme un
côte de Brouilly ou un saint-amour.
Pour
finir, avec une base sucrée comme une tarte, allez voir du côté des blancs
alsaciens type pinot gris (ex-tokay) ou de Loire, comme un menetou-salon.
lundi 22 octobre 2012
OGM : le débat sur leur toxicité relancé – 4/4
Les
dernières réponses des autorités françaises ont été communiquées : le Haut
Conseil des biotechnologies et l'Agence de sécurité sanitaire (Anses)
invalident toutes deux l’étude du Pr Séralini sur la toxicité d'un maïs
transgénique.
Une étude qui fait plouf ? |
L'Agence
de sécurité sanitaire (Anses) et le Haut Conseil des biotechnologies (HCB)
réfutent ce lundi 22 octobre 2012 les conclusions de l'étude controversée du Pr
Séralini sur le maïs transgénique NK603 commercialisé par la firme américaine
Monsanto.
Pour
l’Anses, par la voix de son président, Marc Mortureux : « La faiblesse
centrale de l'étude réside dans le fait que les conclusions avancées par les
auteurs sont insuffisamment soutenues par les données de cette
publication ».
Pour
le Haut Conseil des biotechnologies : « Les conclusions d'effets
délétères de la consommation de maïs NK603 ne sont pas soutenues par l'analyse
des résultats présentés dans l'article » (…publié dans la revue scientifique
Food and Chemical Toxicology voilà quelques semaines, NDLR).
Quelle suite à donner à tout cela ?
Pour
l’heure, les deux organismes ont appelé chacun de leur côté à engager des
études supplémentaires sur les effets à long terme de la consommation d'OGM
associés à des pesticides.
Le
ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, qui avait sollicité les avis des
deux structures, a annoncé que le gouvernement français souhaitait une
« remise à plat du dispositif européen d'évaluation, d'autorisation et de
contrôle des OGM et des pesticides. » Il réaffirme ainsi « la
détermination du gouvernement à maintenir le moratoire en France des OGM
autorisés à la culture dans l'Union européenne ».
Reste
tout de même une zone d’ombre sur ce dossier : à qui profite la parution
de cette étude, brocardée par la globalité du monde scientifique ? Comment
concevoir qu’une équipe universitaire ait passé autant de temps sur une étude
sans s’assurer de la solidité de ses protocoles avant de la communiquer ?
mercredi 17 octobre 2012
La mûre, grâce noire des bas-côtés
RHONE-ALPES : LE COIRON
La mûre reste pour beaucoup une baie attrapée dans
un buisson sous la menace des épines et des punaises… Qui ne s'est pourtant
jamais délecté de ces confitures à robe aussi sombre qu'une nuit sans Lune ?
Tous les pays de Rhône-Alpes ne respirent pas les
alpages ou la lavande à la haute saison. Adossé aux Cévennes vivaroises, le
Coiron n'a rien d'une verte campagne où la beauté se conjugue avec la bonhomie.
Ce plateau de basalte passe pour être un peu sinistre, avec sa terre noire, son
paysage entaillé par l'érosion décorée de ses dykes, ces anciennes cheminées
éruptives dégagées par les ruissellements. Ici, les pâturages alternent avec
quelques plantations de châtaigniers - originales pour le pays ardéchois - ou
des vergers de prunelliers. Autant être honnête, l'homme ne court pas les
champs dans ce pays qui a la réputation d'être l'un des plus désertés de la
région avec moins de dix âmes au kilomètre carré. Si on voulait noircir le
tableau, on dirait que l'un des fruits du coin est aussi sombre que la terre,
comme cette mûre que l'on voit vagabonder sur la lande.
Ce fruit de la famille des rosacées reste tout de
même souvent associé à une mauvaise plante des lisières de bois, des bas-côtés,
avec son envergure aussi impressionnante (presque cinq mètres !) et ses
épines prêtes à accrocher le plus gourmand des promeneurs. Ce physique un rien
pas très gracieux se conjugue aussi avec une endurance remarquable, puisque la
mûre peut résister à des températures polaires proches de -25°C ! Et pour
couronner le tout, elle pousse sur tous les types de sol. Bon, d'accord, elle
possède tout de même des avantages, des qualités, notamment en matière
diététique : ce fruit fait preuve d'une bonne richesse en vitamine C, mais
aussi en fibre, en magnésium et potassium.
Il ne faut pas non plus y chercher l'excellence
d'autres fruits : la mûre contient 85 % d'eau, des glucides de
l'ordre de 8 à 10 %. Pour ce qui est de la valeur calorique, elle
s'apparente à celle de la pomme avec 54 kcalories. À relever, des traces
d'oligo-éléments, comme le zinc, le manganèse ou le cuivre. Bref, un
sympathique cocktail recommandé dans la prévention des maladies
cardio-vasculaires, la fortification des gencives et aussi les soins contre les
ulcérations de la bouche. Oui, mais voilà, le marché de la mûre cultivée reste
à bien des égards à l'état embryonnaire, et la consommation de ce fruit reste
le fait des glaneurs et glaneuses, menus plaisirs chapardés sur les bords de
route.
Julien Frizot – Le Bien Public – Quartier libre n°258
(du 07 au 13 octobre 2005).
dimanche 14 octobre 2012
Insee : les Français plébiscitent toujours les repas de famille
Nous
restons en France très attachés aux trois temps forts que représentent les
trois repas de la journée, même si, chez les populations jeunes, ces
rendez-vous marquent le pas.
Les
dernières conclusions de l’Insee sur les habitudes alimentaires liés aux repas
de l’Insee viennent d’être publiées.
On
y apprend que dans l’Hexagone, le temps réservé à l’alimentation occupait en
2010 en moyenne chaque jour environ 2 h 20.
On
y apprend aussi que la multiplication des facilités qui nous sont offertes pour
manger à toute heure ne change pas grand-chose à notre appétence à vouloir
concentrer – et donc, conserver – le temps de cette alimentation en trois
moments : nos trois repas traditionnels : nous serrions ainsi selon
cette analyse de l’Insee plus de 50 % à être à table quand nos cadrans
indiquent 13 heures.
Dernière
bonne nouvelle : en moyenne, et toujours selon l’Institut, les repas sont
considérés comme des moments aussi agréables que les moments de lecture ou
d’écoute de la musique.
Problématique,
en revanche, la proportion des jeunes à grignoter entre les repas : ils
sont quelque 29 % à donner suite à leurs fringales contre seulement 15 % des
Français en général. Et même si les seniors apprécient les repas et y
consacrent le plus de temps, leur côté chute chez les plus jeunes les
apprécient moins, qui prennent moins souvent de petits déjeuners le matin et
ont une propension à manger à l’extérieur
de chez eux.
mercredi 10 octobre 2012
La vie de château
CENTRE : LE CHINONAIS
Le coin est plus connu pour son superbe château
médiéval que pour ses vins. Pourtant, ces seconds sont de la même trempe : ils sont racés, élégants et bien charpentés, eux aussi !
Rude est la lutte entre pays ligériens tant le niveau
est élevé : pays d'Amboise, pays des Varennes, pays de Langeais, pays de
Bourgueil… Chacun revendique haut et fort le privilège des terres royales,
celui de la douceur de vivre, d'une richesse gastronomique et patrimoniale
unique ! Dans cette émulation de bon aloi, le petit pays de Chinon tire
substantiellement son épingle du jeu à arme égale avec ses imposants voisins.
D'abord, la géographie ne lui facilite guère la tâche.
Le Chinonais est, en effet, enclavé entre les landes
stériles du Ruchard à l'est, la forêt de Chinon au nord-est, et le pays de
Véron à l'ouest. Celui-ci jongle entre jolis bocages aux prairies inondables
par les sautes d'humeur de la Loire, bouquets d'arbres verdoyants, et terrasses
alluviales, fertiles, lui donnant une vision moins austère que ces voisins de
l'est.
Ensuite, il peut opposer à ses rivaux un patrimoine
conséquent dont l'une des pierres angulaires n'est autre que le château de
Chinon, vestige de trois forteresses successives qui ne semblent rien avoir à
envier aux châteaux d'Ussé, Azay-le-Rideau et de Langeais, pour ne citer que
les plus proches. Enfin, le Chinonais est aussi une terre de maraîchage, une
terre de vergers et potagers où fruits et légumes s'épanouissent entre clémence
du temps et alluvions…
Un vignoble de complaisance ?
Mais l'une des vraies richesses locales partagées
réside dans les vignes, un vignoble certes moins étendu que celui des voisins
d'en face de Bourgueil, mais consistant. S'épanouissant sur plus de 2.000
hectares, il s'égrène sur les deux rives de la Vienne, trouvant dans des sols
tour à tour sablonneux, schisteux ou encore gravillonneux et caillouteux, des
inspirations diverses…
On aurait tort de croire à un simple vignoble de
complaisance. Les vins de Loire sont des vins nobles, de haute extraction. Preuve en est cette AOC, définie par décret datant de
1937, qui impose quelques règles strictes à l'élevage de ce vin du Chinonais.
Les cépages ne font pas dans la figuration, c'est du costaud : pineau
blanc de la Loire et cabernet, voire cabernet-sauvignon (à hauteur de
10/15 %).
En tout et pour tout, la zone de production étend ses
sarments sur dix-neuf communes, certaines par partie seulement.
Côté robe, pour les rouges, on est loin des vins
sombres et épais aux riches tanins bourguignons. Ici, elle est légère, avec une
tendance à tourner au grenat pour certains sols et au pourpre pour d'autres. En
bouche, ils sont racés mais fondus, avec un nez évoluant du végétal au minéral,
et fruités. Les blancs peuvent présenter un profil tantôt sec, tantôt tendre, selon
l'ensoleillement de l'année.
Bref, des vins tout en nuances… à découvrir, bien
sûr, avec modération.
Julien Frizot – Le Bien Public – Quartier libre n°205
(du 1er au 07 octobre 2004).
mardi 9 octobre 2012
Un peu de fraîcheur en cette rentrée
Mathilde
Dewilde, gagnante de la saison 2011 de l’émission à succès « Un dîner
presque parfait » (M6), sort un premier livre intitulé « Foodista. Traité
pratique d’une gourmande accomplie », un ouvrage gorgé de malice et de surprises.
Directrice
de communication, passionnée de cuisine, mais aussi gagnante de la saison 2011
de l’émission « Un dîner presque parfait », programmée sur la chaîne
M6 ? Mathilde Dewilde fait partie de ses profils « executive
women » dont les médias raffolent.
Cette
femme pleine de ressources a qui plus est trouvé une bonne idée. Mieux que de
publier un énième livre du genre, « mes recettes préférées »… du
genre que certains libraires collectionnent déjà, ni celui d’un fade listing de
ses bonnes adresses des restaurants qu’elle s’autorise à penser qu’ils valent
le coup… Non, elle plus avec « Foodista. Traité pratique d’une
gourmande accomplie » ses trucs
et astuces du genre – pêle-mêle – comment se tenir au courant des dernières
infos du monde culinaire, cultiver sa mémoire du goût ou encore choisir ses
produits sur le marché… Bref, un vrai petit vent de fraîcheur et de bonne
humeur sur la planète déjà indigeste des passionnés de cuisine
Carte
d’identité :
Parution : 13
septembre 2012
Editeur : La
Martinière
Pages : 160
Format : 14 x 22 cm
ISBN :
978-2-7324-6226
Prix
: 15,90 €
OGM : le débat sur leur toxicité relancé - 3/4
De
tous lieux, affluent les mêmes commentaires scientifiques : l’étude menée
par le professeur Séralini et son équipe de Caen manque de la rigueur
indispensable dans ce genre de recherche toxicologique Anglais, Allemands,
Suisses, Américains… Nombreux sont les scientifiques à émettre de très
sérieuses réserves sur le travail réalisé. Outre Rhin, on n’y va pas par quatre
chemins concernant par exemple la trace de rats choisie : « leur
nombre est trop petit, il ne correspond pas aux standards internationaux
définis pour les recherches sur l’impact cancérogène d’une substance. » précise
l’étude de la BfR (Das
Bundesinstitut für Risikobewertung), l’agence allemande de sécurité sanitaire
dans un article publié dans l’hebdomadaire Marianne ces derniers jours.
L’Autorité
européenne de sécurité des aliments (Efsa) estime par ailleurs que l’étude
normande sur le maïs OGM NK603 est d’une « qualité scientifique
insuffisante » et a déjà exprimé sa volonté de recevoir du chercheur
davantage d’information et de précisions.
Le
professeur a d’ores et déjà refusé de communiquer ces éléments, prétextant
qu’il attendait pour s’exécuter que les experts de l’Efsa :
« fournissent ceux qui (leurs) ont permis d'autoriser cet OGM (…) mais
aussi les autres OGM. »
Pour approfondir cet article :
mercredi 3 octobre 2012
La lentille du Puy, pépite auvergnate…
AUVERGNE : LE VELAY
Au pays des volcans éteints, pousse un véritable
concentré de protéines et de sels minéraux : la lentille verte du Puy,
produit vellave AOC depuis 80 ans !
Poids plume et bouille toute ronde, elle est un
trésor régional qui vaut à sa zone de production d'être bénie des plus grands
noms de la cuisine française (Paul Bocuse, Georges Blanc, mais aussi le
regretté Bernard Loiseau, qui ne jurait que par elle).
Sa zone de production c'est le Velay, une terre
volcanique du Massif Central coincée entre les gorges de l'Allier au couchant
et le Haut-Vivarais ardéchois au levant, un vaste bassin d'effondrement aux
terres fertiles, mais encombré d'imposantes formations volcaniques comme ses
pics impressionnants autour desquels la ville du Puy-en-Velay s'est implantée.
L'écrivain Jules Romain ne disait-il pas à ce
propos : « Ces sites sont extraordinaires. Je le déclare, non
comme poète du Velay mais comme voyageur d'Europe » en évoquant, notamment, le site du Puy.
Ceinte de sucs, de cônes, de dômes et autres formes
étonnantes basaltiques, la région du Puy est une zone de céréaliculture où une
belle ingénue verte a trouvé, dans ces sols volcaniques légers, matière à
prospérer et à exceller. Cette terre est, en effet, celle de la petite lentille
du Puy, un légume sec unique, d'une belle couleur verte et d'une peau fine qui
gagne ses lettres de noblesse en 1935 en devenant le premier légume sec à
recevoir une appellation d'origine contrôlée…
Cette excellence, les gastronomes et maîtres es cuisine en conviendront, vient en grande partie de
particularités estimées, comme cette forme en amande non farineuse permettant
une cuisson rapide, mais aussi l'absence de trempage avant cuisson…
Une stricte sélection
Une stricte sélection
Pour autant, comme tout produit AOC, la lentille
verte suit une procédure de production très stricte qui concerne pas moins de
4 608 hectares et 1 700 agriculteurs producteurs récoltant bon an mal
an (ce sont les chiffres de l'année 2000), pas moins de 37 000 quintaux
sur près de 90 communes.
La lentille doit impérativement être de la variété
Anicia, issue elle-même de la variété Lens esculenta puyensis. Passons sur les détails des semis et les techniques
agricoles pour nous concentrer sur la morphologie du produit.
On dit souvent que tout ce qui est petit est joli,
mais pas trop tout de même : le décret du 23 septembre 1999 relatif à
l'AOC stipule bien le gabarit moyen de la lentille.
L'AOC est réservée aux seules lentilles mesurant
« de 3,25 à 5,75 mm de diamètre, portant sur un fond vert pâle des
marbrures vert-bleu sombre… ». Cette précision exclut toute lentille ridée
ou germée (c'est d'ailleurs ce qui risque d'arriver à vos lentilles du Puy si
vous les baignez avant cuisson). L'AOC explique aussi la teneur maximum d'humidité
contenue dans le légume qui n'a, de fait, de sec que le nom. « Pour
pouvoir prétendre à l'appellation d'origine contrôlée susvisée, le taux
d'humidité des lentilles, établi à la sortie du séparateur (indispensable pour
calibrer les récoltes), ne peut être supérieur à 23 % au moment de la
récolte. » Une humidité que des
séchoirs - n'excédant pas 100° C - feront, par la suite, baisser à 17
voire 16 % au bout d'une trentaine de jours.
Si l'on considère que la récolte, cette année, a eu
lieu fin août, cela veut dire que les petites pépites vertes arriveront sur les
étals, emballées dans leur conditionnement d'origine, d'ici quelques jours.
Enfin, si, toujours selon ce décret, le stockage ne peut excéder deux ans, et
que l'on ne peut mélanger deux années de récolte, il y a de fortes chances pour
que vous mangiez les lentilles de l’année !
Julien Frizot – Le Bien Public – Quartier libre n°152
(du 26 septembre au 02 octobre 2003).
Inscription à :
Articles (Atom)