dimanche 24 novembre 2013

Viande ou végétarisme ? Une fausse question…


Ou comment un reportage présenté dimanche 24 novembre 2013 sur la chaîne Arte tourne en eau de boudin au bout de quelques dizaines de minutes sur un sujet intéressant, mais mal abordé…

Source : l'hebdomadaire Charlie Hebdo (mai 2010). © Charb.
Le sujet  – « viande, alerte aux antibios » – promettait d’être passionnant. Des journalistes, des vrais, allaient nous expliquer à nous, simples consommateurs dénués de tout esprit critique, pourquoi il faut se méfier de la viande produite industriellement, parce que gavée de produits pharmaceutiques  de toute sorte afin de limiter (voire éradiquer) tout germe infectieux…
Patratra ! On se retrouve vite embarquer à la suite de deux végétariennes « antiviande », et sans doute peut-être antiviandards. Mais pas n’importe lesquelles, des  activistes qui conservent dans un congélateur des cadavres de lapins morts de mauvais traitement, des images immondes de production intensive à l’appui où lapins rendus aveugles, efflanqués… D’accord, on est d’accord pour que les poules et les lapins aient une vie décente avant de finir dans nos assiettes, mais quid du vrai sujet… ??
Ce n’est pas répondre à la question que de tomber trop vite dans l’opposition « bouffeur de viande charogniards » versus « gentils végétariens »… L’intitulé du sujet me donnait envie de voir les excès d’une production alimentaire en danger avant d’être dangereuse pour le consommateur à l’heure des débats sur la résistance de certains malades aux antibiotiques… Le problème ne se borne pas à un choix manichéen, mais à vouloir une production saine et de qualité, c’est-à-dire : faire comprendre aux consommateurs que la démocratisation de certaines productions est un leurre ; faire accepter et faire adopter aux générations futures une alimentation plus équilibrée en fibres, notamment ; permettre – pourquoi ne pas envisager des solutions de type crowdfounding, participatives – à des producteurs étouffés dans une logique terrifiante de surproduction inhumaine de changer de voie sans se retrouver sur le carreau… Bref, faire rapidement de vrais choix de société où une viande plus rare – et donc sans doute plus chère, mais bien meilleure – a sa place, se donner les moyens de produire plus juste, plus vrai, plus local, tout simplement…

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